Je l'ai lu il y a quelques années, et l'ai redécouvert ce mois ci dans sa version audio :
.Véronique Groux de Miéri et Hervé Lavigne sont deux excellents lecteurs, c'est un plaisir de les suivre.
Deux histoires se croisent : celle de Yael et de sa fuite, et des extraits du blog de Kamel Nasir qui est un fervent partisan de la "théorie du complot".
Je n'avais pas gardé un souvenir impérissable du début de l'histoire elle même , alors que des pans entiers du blog m'étaient restés en mémoire.
Les premiers chapitres où l'on suit l'héroïne font un peu trop Dan Brown à mon goût -ce qui n'est pas un compliment chez moi,loin de là. S'ils m'ont laissé si peu de souvenirs, c'est que j'ai du les lire en diagonale, chose que la version audio m'a empêché de faire. Attention, c'est mieux que du Dan Brown, plus profond, plus mystérieux, avec ce perpétuel jeu de masques et de miroirs dont l'auteur est friand. Je l'ai seulement trouvé moins passionnant que les derniers Chattam que j'ai eu entre les mains.
Mais la patience paie : vers les 2/3 du roman, l'action prend une nouvelle tournure. L'auteur nous fait tourner la tête, ôte des masques pour en découvrir d'autres, dresse des murs, dévoile des trappes, on trébuche et tombe avec Yael, on ressort du roman étourdi, essoufflé, plein d'informations terrifiantes et de questions troublantes, comme si le début du roman lui même était un artifice pour nous entraîner .
Maxime Chattam nous invite à une réflexion sur la façon dont les événements peuvent être manipulés à l'échelle mondiale par quelques individus sans scrupules.
Quand je pense au tollé qu'a provoqué le
Da Vinci Code, je suis morte de rire : qui a entendu parler des
Arcanes comme d'un roman blasphématoire, calomnieux ? Si ce fut le cas, je ne suis pas au courant. Pourtant Maxime Chattam y est sans pitié, il démonte des mécanismes politiques, économiques, cite des noms, des discours, des faits datés -pardon : Kamel le fait...C'est de la littérature !
L’histoire est un prétexte à l'expression de cette révolte de l'auteur face à ce carcan imposé par les "puissants" . On pourrait le taxer de fana de la théorie du complot, comme l'est Kamel, de paranoïaque, mais tout est si bien étayé que Maxime Chattam nous pousse à la réflexion. Pas un seul petit procès pour diffamation à la suite de la parution des
Arcanes du Chaos ?
Comme dans la plupart de ses romans, tout commence avec un parfum de paranormal, et se termine dans l'abominable sordide de l'humanité.
Un roman surprenant, très sympa.