Hop, je copie-colle depuis mon blog, merci Louve pour la fiche !
La saveur des figues, c’est plus qu’une rencontre, c’est un très beau coup de cœur. Pourtant, il s’agit d’un pur roman jeunesse, destiné aux grands enfants et jeunes adolescents, conçu et écrit pour eux. En effet, l’écriture est pensée et adaptée pour ce public de lecteurs, La saveur n’est pas censé être un roman passerelle : pendant la totalité du roman, c’est Moana qui s’exprime et raconte son histoire, celle de sa famille, puis l’incroyable voyage dans lequel elle s’engage. Elle raconte tout cela avec sa voix, ses mots, tour à tour naïve, touchante, puis rebelle, de plus en plus rebelle, au fur et à mesure qu’elle ouvre les yeux… On sent à la fin du roman que cette âme révoltée, insoumise, dans le bon sens de ces termes, ne demande qu’à s’épanouir et s’émanciper davantage.
Ce qui fait le principal intérêt de La saveur des figues, à mes yeux, c’est le lien entre Moana et Mémine, son arrière grand-mère, car toute l’histoire en découle. L’arrière grand-mère, d’origine française, fait-elle preuve d’égoïsme en entrainant sa petite-fille dans un voyage aussi dangereux, sous prétexte de tenter une dernière fois, avant de mourir, de retrouver l’homme de sa vie, en Corse ? Peut-être… Mais elle est surtout motivée, à mes yeux, par l’amour de Moana, l’envie de lui montrer qu’il y a d’autres voies, d’autres alternatives. Et surtout, ce besoin de lui transmettre ses connaissances, un véritable devoir de mémoire dans une société dont la politique s’active vers une acculturation à grande échelle.
Silène parvient, dans un roman court à l’écriture très accessible, à transmettre des valeurs et des messages forts sans se montrer maladroite (pas de 'démagogie' malvenue). Le résultat est d’autant plus touchant que Moana reste une adolescente, imparfaite, femme en devenir mais pas encore prête à quitter tout à fait l’enfance. Sa relation privilégiée avec Mémine est en ce sens très émouvante.
Au final, le seul passage qui m’ait dérangée, c’est celui de l’école à Pondichéry, car en tant qu’adulte je n’y ai pas adhéré. Par contre, je comprends ce que l’auteur a voulu faire passer comme message au public ciblé par son roman. (...) Ce qui n'empêche pas que j'ai adoré ce roman (...).