Année d'édition : 2006
Edition : Dargaud
Nombre de tome : 4
Nombre de pages : Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Marco a quitté Vélizy pour la campagne. Il a quitté son psy parce qu'il trouve qu'il va mieux. Il a quitté son boulot de reporter parce qu'il en a marre de photographier "des cadavres exotiques ou des gens en passe de le devenir". À part ça, tout va bien. Il a un frère complice (rigolades et gros pétards) qui l'appelle Georges et réciproquement, à cause de John Malkovich qui disait dans Des souris et des hommes : "J'aurai un petit lapin et je l'appellerai Georges, et je le garderai contre mon coeur." Il a des parents au bord de la mer. Un papa tout ratatiné qui oublie le présent mais se rappelle très bien la couleur de la robe de sa mère le jour de son mariage. Une maman qui s'inquiète pour lui, sa constipation, son avenir et le cancer du poumon qu'il va sûrement choper, comme le fils de Mme Bergerin. Après une virée affectueuse (et éprouvante) chez les parents, il retrouve le silence de sa petite maison dans la verdure, et son chat (baptisé Adolf en raison d'un caractère "affirmé"), qui se fait charcuter par le gros chien d'un sale con de chasseur. À cette occasion, il rencontre Émilie, vétérinaire de son état, et un chouette petit vieux qui ramasse des mûres. Ça lui fait un amour et un ami. Mais voilà que tout se déglingue : Emilie se met à vouloir des choses angoissantes (partager avec lui une maison et un bébé), et le passé dégoûtant du gentil petit vieux émerge brutalement. Marco craque. Et puis, la cruauté et la connerie achevant de détruire son monde, il touche le fond. Ce qui lui permet de remonter. "J'ai encore pas mal de choses à éclaircir si je ne veux pas être réincarné en plaque d'égout", disait-il en évoquant ses rapports délicats avec les femmes. Il évitera la plaque d'égout : il fera juste ce qu'il faut pour retrouver Émilie. "C'est l'histoire d'un photographe fatigué, d'une fille patiente, d'horreurs banales et d'un chat pénible", écrit Larcenet. C'est aussi un scénario parfaitement maîtrisé, drôle ― de cette drôlerie complice qui évite l'ironie ― et tendre, en totale osmose avec un dessin hypersensible au bonheur et à la détresse. (Sans parler du chat ou d'Emilie, le moindre canapé est craquant.) Le combat ordinaire, histoire légère et bouleversante d'une renaissance, est l'album le plus personnel de Larcenet, et le meilleur ― en attendant le suivant.
Avis :
"Tu va adorer, crois moi. Je te laisse même prendre les quatre en même temps si tu veux." qu'elle disait, ma bibliothécaire. Pour une fois qu'elle fait une entorse au règlement.. Et de surcroît qu'elle est généreuse..Bah p*tain j'allais pas me privé didiou !!
C'est donc, toujours quelques peu réticent, sous les conseils de ma bibliothécaire que je me suis procuré le premier tome de : Le combat ordinaire de Manu Larcenet. Et franchement j'ai adoré. J'ai dévoré les 4 tomes en une nuit.
C'est une bande dessinée simple et accompagné d'une large palette d'émotions et bordel quelle palette.
Contant le quotidien d'un photographe par de petites scènes de vie légères et grave à la fois, bucolique, mélancolique, et tout les adjectifs en ique sauf alcoolique. Quoi que...
C'est le quotidien dans ce qu'il y a de plus ordinaire, avec son lot de problèmes, de névroses, de joies et de souffrances, les relations familiales tangentes, la crise de la trentaine et tout un tas d'emmerde. (Oui juste parce que ça rime (et parce que c'est vrai aussi.ah oui j'ai oublié de dire dans ma présentation que je suis fan des parenthèses.(C'est énervant n'est-ce paaaas)()))
Tout ceci en parallèle de sa propre vie, et de son travail, qui ne lui correspond plus mais qu'il essaie d'envisager autrement, Manu(Le personnage principale(Encore des parenthèses, toujours plus de parenthèses mouahahah) se complait dans sa solitude, jusque dans la rencontre de l'amour, qu'il n'arrive pas à vivre pleinement.
Indépendant financièrement, il peut choisir son propre mode de vie, et encore détaché de toute attache familiale ou professionnelle, il peut en changer à tout moment. Cette situation paraît idéale ; en réalité, elle est plutôt anxiogène(Vraiment anxiogène pour le vivre en ce moment). Difficile de savoir ce que l’on désire vraiment, difficile de s’engager, de prendre des décisions qui auront une influence considérable sur tout le reste de l’existence.
Chaque décision devient comme un meurtre, et nous marchons sur les cadavres mort-nés de nos moi possibles qui ne seront jamais.
Tu parle d'un p*tain de génocide!
Le combat, c'est de vivre, mais aussi de s'améliorer, de changer pour mieux vivre. La vie n'est que ce qu'on en fait, le fruit de nos actes.
"La vie nous donne beaucoup. Nous ne comprenons pas parce que nous avons obstinément appris à nous contenter de peu" lui dit le vieux voisin.
Cet album est une réflexion au gout âpre, mais tout de même avec humour. La fin d'ailleurs nous donne l'espoir de jour meilleur, d'une reconversion, d'un renouveau.
Chaque cases nous amène à parler de choses complexes avec une naïveté touchante. Les détails deviennent poignants, ce sont des images, photos qui nous touchent et sur lesquelles l'on s’arrête.
Le combat ordinaire c'est le cheminement d’un homme. C’est son histoire et pourtant c’est un peu la nôtre. Des joies, des peines, des peurs universelles. La vie, un combat ordinaire.
Je l'ai relis assez régulièrement et c'est toujours avec un plaisir. C'est ma série préféré chez Larcenet avec "Presque".
A avoir en vitrine parce que ça déchire vraiment!