Ayant adoré le roman « Ma vie pour la Tienne » de Jodi Picoult, j’ai donc voulu tenté de revivre cette intense émotion avec un autre de ses romans, et qui en plus colle parfaitement avec la période hivernale « La Couleur de la Neige ». Nous y trouvons Trexie, une adolescente qui va annoncer à son père que son ex petit ami l’a violé.
C’est un roman plutôt complet, il aborde beaucoup de thématiques et de problèmes sociétales à travers cette histoire.
Nous avons donc en premier plan: le viol. Qui va permettre de se questionner sur le point: à partir de quand peut-on dire que c’est un viol? Est-ce que le fait d’avoir eu des rapports consentis auparavant veut dire que les suivants le sont? Faut-il dire clairement un NON pour que cela soit considéré comme un viol, ou bien d’autres signes suffisent-ils à exprimer ce non-consentement? Le partenaire peut-il facilement identifier que la personne ne le veut pas ou que cela fait partie du jeu sexuel avec le dominant-dominé? Autant de questions qui rendent ce sujet délicat à identifier: la victime se sent-elle réellement salie, ou bien utilise-t-elle cet acte criminel par vengeance?
Vient également la thématique du rôle et de la responsabilité des parents. Nous avons ici un père très protecteur envers sa fille, mais qui a du mal à accepter son évolution, à voir qu’elle a grandi, qu’elle est plus libre et qu’elle a une vraie vie d’adolescente, pas toujours consciente des dangers qui l’entoure. Seulement, il ne peut pas être omniprésent et la protéger H24. Est-ce pour autant sa faute si ce soir-là il n’a pas vérifié ses dires? Est-ce sa faute s’il l’a laissé sortir pour aller chez une amie? Et puis, il y a sa mère, qui fait sa vie en dehors de son foyer, à travers boulot et plaisir… Et si elle avait été plus présente? Et si elle avait été là plus souvent pour sa fille? Si celle-ci avait pu partager avec elle sur sa vie d’adolescente? Serait-elle sortie ce soir-là? En tant que parents, nous sommes confrontés à nos choix, qui ne sont jamais les choix parfaits… et même si l’on souhaite protéger nos enfants de tout le mal qu’il existe… En a-t-on vraiment le pouvoir?
Ce roman est également ponctué de petits passages de BD, Daniel étant dessinateur, il s’exprime à travers celles-ci pour découvrir qui il est vraiment. Cela fait une très joli alternance.
Pour résumé, c’est un livre intéressant, qui amène à réfléchir, mais qui cependant manque de quelque chose selon moi. Ici, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages et par conséquent, l’émotion n’a pas été présente. Et sans émotion, la magie du roman ne peut opérer sur le lecteur. Une lecture agréable, mais qui ne m’a pas fait vibrer, et qui ne restera pas en mémoire très longtemps.