J’ai ouvert le roman attirée par la présence de ma féérique homonyme. Après avoir fini les trois tomes de la série, force est de constater qu’elle reste un personnage secondaire. La description de la fée, loin d’être idéalisée, nous présente une créature inquiétante, aquatique, un véritable serpent de mer, gardée par une vouivre à la morsure mortelle. Mais l’histoire principale tourne cependant autour d’Algonde, à qui sa vie échappe complètement, et de Philippine, rebaptisée Hélène par sa mère sur son lit de mort. J’ai beaucoup aimé ces deux personnages de jeunes femmes, si opposées, si complémentaires: Algonde qui n’a d’autre ambition que d’épouser Mathieu et qui en est séparée d’abord par Mélusine puis par Philippine, prise d’une irrésistible passion pour elle et qui décide de l’emmener avec elle; la capricieuse, fougueuse Philippine, poursuivie des assiduités de chevaliers peu scrupuleux dont elle n’imaginait pas la ténacité. Mais ce qui m’a le plus plu dans cette histoire, c’est qu’on plonge dans un Moyen Age particulièrement bien rendu: depuis les mariages arrangés, les hommes brutaux sans la moindre considération pour les femmes et bien loin de l’image de la fin’amor, les jeux de pouvoir et les manigances politiques, sans parler de la nourriture, des vêtements, de tous ces petits détails qui nous donnent l’impression de vivre dans un château fort médiéval! L’ampleur que prend la saga en trois tomes est impressionnante, puisqu’en partant du château de Sassenage, on se retrouve en Sicile, en Egypte, en Turquie, sur les traces de cette ancienne prophétie. Ce qui m’a par contre déplu, c’est que le rythme reste finalement très égal, et la série n’a pas de véritable fin, à part ouvrir sur une autre série, et j’ai un peu eu l’impression que la série n’allait nulle part. Peut-être lirai-je la suite, mais j’ai tendance à ne pas trop accrocher sur les histoires qui traînent en longueur.
Un style médiéval épatant, mais une intrigue qui s’essouffle un peu.