Celui-ci aussi je l'ai lu en 2012 ! Et là encore, je suis en retard côté retour de lecture...
C'est l'un de mes préférés de l'auteur, qui a pris des risques énormes avec le personnage de Fanny, dont la timidité maladive n'en fait pas une héroïne "charismatique"... mais il ne faut pas se fier aux apparences, elle a du caractère, beaucoup même, elle souffre juste d'un total manque de confiance en elle. Sa caractérisation est juste excellente, mais cela en fait un personnage particulier, qui peut passer pour faible et ne pas plaire aux lecteurs.
Pour ma part, j'ai adoré car cela change et cela m'a fait plaisir de voir une telle personnalité mise en avant.
D'ailleurs, le 4ème de couverture comporte une erreur : ce n'est pas à cause de son amour pour Edmund que Fanny refuse de s'engager, mais parce qu'elle a très bien deviné le genre d'homme qu'est celui qui lui fait la cours et n'a aucune confiance en lui.
Toute timide qu'elle soit, j'insiste, elle a du caractère. C'est juste qu'elle ne sait pas comment l'imposer. Ce qui fait qu'elle décide d'appliquer le diction "vaut mieux seule que mal accompagnée" malgré les horribles pressions de son entourage. Rien que cette partie du roman, ça vaut d'être lu. La force de Fanny, c'est de s'imposer par la douceur et en campant sur ses positions. Comme tout le monde la sous-estime, elle est habituée à prendre sur elle (à s'en rendre malade), mais surtout elle est habituée à se placer en observatrice. Elle saisi ainsi beaucoup plus l'essence des gens qui l'entourent que ces-derniers ne le perçoivent, et avec justesse.
Comme toujours avec les romans de Jane Austen, Mansfield n'est pas une "simple romance", mais bel et bien d'une critique de la société de son époque, en particulier concernant la place des femmes. Si vous n'aimez pas les descriptions de rapports familiaux et les cancans, façon roman de terroir, vous n'accrocherez pas. Idem si vous n'aimez que les héros "forts en gueule".