Meurtre dans un jardin indien est un cluedo littéraire transportant son lecteur dans une Inde aux multiples facettes : pauvre, politiquement corrompu, en passant par les coulisses sombres du Bollywood à la découverte citadine d’un indigène en passant par la déception d’un américain devenu touriste malgré lui.
Vika Raï est un producteur indien, riche et mafieux, tué dans sa propriété lors d’une soirée fêtant un énième non lieu dans un procès pour meurtre. Six suspects potentiels, six armes, un seul meurtrier. Quel est le mobile de chacun d’entre eux ? Comment chacun d’entre eux se sont retrouvés à cette soirée ? Et pourquoi portait – il une arme ?
L’auteur a pris le parti de séparer son roman en plusieurs parties distinctes ponctuées de chapitres associés à l’évolution d’un des suspects : l’annonce du meurtre dans un journal local écrit par un journaliste en quête de vérité, la description des suspects tous plus différents les uns que les autres, les mobiles et les preuves culpabilisants chacun d’entre eux, puis les solutions possibles et enfin la vérité sur ce meurtre médiatique. On se retrouve ainsi à suivre l’évolution de six personnages hétéroclites : Le bureaucrate froid et insensible possédé par l’âme chaleureuse de Gandhi, l’actrice la plus sexy de Bollywood formant l’une de ses employés à son image, l’aborigène quittant son île pour retrouver un emblème indigène volé, le voleur de portable des quartiers pauvres tombant amoureux d’une étrange jeune fille riche suivi par un garde du corps, le politicien véreux et père de Vicki et dont les frasques du fils nuit à sa carrière politique et enfin l’américain benêt venu en Inde pour se marier. On suit donc les péripéties de chacun d’entre eux, leur évolution dans leur propre univers indien et les liens plus ou moins étroits et néfastes qui se créent avec l’assassiné.
Ce roman dépeint donc différentes facettes d’un pays à l’image colorée et pourtant malmenée par les clivages sociaux, entre les milliardaires indécents et la pauvreté extrêmes des bidonvilles, la corruption politique et judiciaire, l’injustice et ses conséquences abusives et décomposé par des castes aux mariages arrangés et rarement heureux par des infidélités récurrentes et l’influence d’une société consommatrice sur un indigène vivant en pleine nature. Les croyances et la culture du pays sont également omniprésentes par la présence de temple et les icônes humanitaires et philosophes célèbres à l’image de Gandhi.
Par ailleurs, le roman est très bien écrit, dynamique, originalement composé et ne souffre pas de longueurs. Les nombreuses références à la cultures indiennes par des termes spécifiques immergent complètement le lecteur dans cet univers même si cela peut également parfois le perdre.
En bref, ce roman plein de surprises, très agréable à lire et au dénouement inattendu offre un condensé des us et coutume indiennes ! A découvrir.