Effectivement Noisette, je n'ai pas pu le lâcher !
J'étais curieuse de lire un roman rédigé par deux personnes : c'est une chose qui me rend perplexe, comment arrive-t-on à écrire avec quelqu'un ? Je vois l'écriture comme une chose si intime, si personnelle, que j'ai du mal à imaginer comment deux êtres humains peuvent travailler ensemble à la rédaction d'un roman...
En tout cas, le résultat ma plu.
L'idée est géniale : enlever des hommes en même temps qu'un être qui leur est cher, les séquestrer, les conditionner par la peur que l'on fasse du mal à leur proche, les forcer à effectuer des missions dangereuses... C'est terriblement angoissant parce que simple, logique, économique, plausible en fait, et donc terrifiant !
Le titre lui-même , "Prédation" (mode de subsistance des prédateurs), annonce la couleur ! C'est un mot qui percute et convient parfaitement à ce système si rentable et inhumain mis en place par Kurtz.
La narration fait des va et vient entre plusieurs personnages, c'est une façon intéressante de faire avancer l'intrigue
Les personnages : l'inspecteur Rufus Baudenuit, la cinquantaine, célibataire depuis le départ brutal de la femme de sa vie. Il est est assez imbuvable pour ses fréquentations : un homme désabusé, qui voit sa retraite arrviver comme un gouffre mais n'a plus foi en son travail non plus.
Andréas , enlevé par Kurtz en même temps que sa fille, séquestré. On connaît toutes les phases du désespoir à ses cotés...
Les enfants, séquestrés dans un endroit à part, loin de leurs pères : c'est une aventure à part entière avec eux, et j'ai eu beaucoup de plaisir à les suivre.
Et
Olivier-pardon : Kurtz , l'ingénieux sadique, le taré si machiavélique ! Le Colonel Kurtz est un des personnages de film qui m'a le plus marqué par sa détermination et son charisme. Ça m'a plu d'y trouver un hommage (sanglant) dans ce roman .
Certaines choses m'ont paru moins originales : les enlèvements et menaces de s'en prendre à la famille m'ont rappelé
Saw, le tatouage est utilisé dans de nombreux romans pour marquer les victimes (comme dans
In Tenebris de Chattam). Je suis par contre tombée sous le charme de l'univers policier dès le départ, les personnages m'ont beaucoup plu.
Il y a aussi l'absence d'Anna, ce vide laissé par l'ex-compagne de Rufus et qui prend peu à peu une place incroyable dans chacun de ses gestes : cette histoire parallèle s'ajoute au climat pesant de l'enquête, épaissit le mystère.
- Spoiler:
J'avoue avoir été déçue par le dernier chapitre et le retournement de situation. Du coup, j'ai moins envie de lire la suite...
Un bon thriller psychologique , qui pose une question angoissante : qu'est-ce qu'on peut nous forcer à faire par amour? Quelle est la limite ?