Ma lecture : Un petit mot tout d'abord de l'introduction, écrite par Jacques Bergier , que j'ai beaucoup apprécié. Il est agréable d'avoir la vision de l'un de ses contemporains.
Ce recueil est composé de quatre textes écrits entre 1919 et 1933 dont le personnage principal est Randolph Carter.
C'est le récit de sa quête de Kadath "la ville inexplorée [qui] cache dans ses murs le château d'onyx des grands anciens". Il veut y trouver la direction d'une autre cité, encore plus mystérieuse, celle de ses rêves.
Un voyage hallucinatoire à travers des contrées magiques, étranges, terrifiantes, qui commence dans un cimetière mystérieux pour s'achever à la fois plus loin et plus près que Randolph ne l'a rêvé.
"L'indescriptible" comme moteur de la peur : c'est un procédé qu'aime utiliser Lovecraft qui il sous entend des horreurs , et laisse notre imagination créer
nos horreurs, celles qui nous sont propres. "Démons et merveilles", le titre est bien trouvé. On va des uns aux autres, parfois ils se mélangent jusqu'à être indiscernables. Le laid est agréable, la beauté est mortelle, c'est un vertige des sens : on se noie dans la prose vénéneuse de Lovecraft.
"S'enfoncer dans le néant ouvre un oubli paisible, mais être conscient de son existence et savoir,cependant,que l'on n'est plus un être défini distinct des autres êtres-que l'on a plus un soi- voilà le sommet de l'indicible et de l'agonie" p77
C'est un chant plus qu'humain,dédié à l' extra-terrestre, à l'essence spatiale, cosmique de chaque homme. Lovecraft, avec de simples mots, repousse les frontières du connu,de la logique et même de l'imaginable : il veut nous emmener aux confins de l'univers, qui sont aussi ceux de notre inconscients.
Plus que des pages, plus que des mots. L'infini, le rêve, l'enfance,la foi.