J’ai lu ce roman il y a si longtemps qu’à force, ça se mélangeait avec le dessin animé (dont j’avais suivi le début, à la même période) qui en a été tiré. Je me souvenais juste de Joe l’Indien comme du personnage flippant et d’une sensation de claustrophobie que je ne parvenais pas à identifier.
Retombée sur le roman en version ebook, je n’ai pas pu m’empêcher de le récupérer, désireuse de le relire. Et là, j’avoue, j’ai pris une claque… Parce que je ne me souvenais pas qu’il était si dense, si… peu jeunesse, en réalité. Cécile Duquenne, via le forum CoCyclics, m’a expliqué que j’avais peut-être lu une version « épurée » dans les années 80, car le roman a initialement fait l’objet d’une censure lors de sa traduction en français. Vu le nombre de passages dédiés à la critique religieuse, ainsi qu’à celle des mœurs et de la société américaine de l’époque, comment s’en étonner ? Surtout que par certains aspects, cela reste d’actualité.
Ce qui est sympathique avec ce roman, c’est que les pans critiques ne noient pas trop le côté roman d’aventures. Tom est un gamin particulièrement futé mais aussi très réaliste dans ses réactions. Je me suis beaucoup amusée en redécouvrant son côté girouette (un jour il est un pirate, le lendemain un bandit…). Par contre, Becky est un pur produit de son époque, naïve et cruche au possible…
Le plus important, c’est que j’ai compris pourquoi Joe l’Indien m’avait fait aussi peur, quand j’étais petite : meurtrier de sang froid, manipulateur, le contraire aurait été étonnant. Quant à la crise de claustrophobie, il n’y a pas eu non plus à chercher loin.