Thomas, un moine Carmes, a été pressenti par sa hiérarchie pour réaliser l'icône du Millénaire et informé par son supérieur qu'il doit partir pour Israël afin d'y perfectionner son art. Alors qu'il hésite à donner sa réponse, la femme d'un ancien ami, perdu de vue depuis nombre d'années, vient demander son aide car son mari a disparu alors qu'il enseignait à l’École Biblique de Jérusalem.
Un postulat de départ assez simple de prime abord mais le récit se révèle plus complexe qu'il n'y paraît au départ. L'histoire, en effet, se déroule entre trois périodes. On commence par se trouver propulsé en l'An 30 après JC et l'on suit la veuve d'un Brahmane qui va rencontrer un juif exilé. La deuxième période nous plonge en pleine Première Croisade où l'on suit les pérégrinations d'Aristophane qui sert de sorte de secrétaire au Duc Godefroy de Bouillon. Et comme on a pu le constater en introduction la troisième période se déroule de nos jours avec le moine Thomas.
Si rapidement une connexion s'établit entre les deux dernières périodes par le biais de l’Iconographie, il n'en est pas de même avec les faits qui se déroulent en l'An 30. La mise en contexte tarde à se mettre en place. Avant d'en venir au sujet principal, l'auteur nous décrit en détail la manière de réaliser une icône, nous parle longuement de la Première Croisade du départ de Godefroy de Bouillon de son duché pour accomplir une mission secrète confiée par le Pape, de sa rencontre avec Aristophane à Constantinople, du long périple en Orient jusqu'à l'assaut sur Jérusalem.
Si l'auteur s'est très bien documenté et qu'il est intéressant de suivre la croisade ou la manière de réaliser une icône, il faut attendre une centaine de pages pour voir apparaître la thématique principale, à savoir deux Livres qui remettent en cause les fondements de l’Église Catholique Romaine tels qu'on les connaît aujourd'hui. Rien de bien original, puisqu'il s'agit d'une controverse très récurrente du genre et que les hypothèses avancées par l'auteur ne sont pas assez étayées de faits.
En dehors du récit il ne se passe rien car tout repose sur le sujet principal, sur la spiritualité, que reine ne vient entraver les recherches du moine de nos jours : pas d'organisations secrètes, pas d'interventions du Vatican ne viennent mettre en danger les protagonistes évoluant de nos jours. On a le côté ésotérique qui est certes, mais le côté thriller palpitant annoncé n'est pas présent. On se situerait plus dans un genre de roman historique que dans un thriller du genre Da Vinci Code et autres romans du même genre : on n'a pas du tout d'action.
La plume de l'auteur s'avère plutôt riche, avec un vocabulaire plus recherché que dans la majorité des romans du genre sans être toutefois inabordables par le commun des mortels.
Un roman très sympathique à lire, très instructif, mais qui n'apporte pas vraiment quelque chose d'innovant au genre, qui laisse le lecteur avec un petit goût de manque.