J'ai d'abord été un peu contrariée par l'abondance des termes anglais qui truffent les pensées de la narratrice. Je n'ai pas l'habitude. Ça me contrarie déjà quand mes ados le font, alors j'ai crains que ça me gêne dans ma lecture. Je me suis vite habituée. Mais c'est une originalité du personnage de la narratrice, et je m'y suis faite au fil des pages.
La narratrice visite ses souvenirs comme ils viennent, un peu dans le désordre, sa rencontre avec le père de son fils, sa relation avec sa sœur, le décès de sa mère, son enfance, les mecs qui traversent sa vie... Elle marche dans Paris et les images surgissent, tissent entre elles son passé.
Pas de nostalgie larmoyante, juste une visite lucide, attendrie, et parfois douloureuse quand elle évoque le vide laissé par la mort de sa maman. Il y a les gens croisés, les phrases échangées, des regards, les haltes au café.
Les mots coulent, tapent "juste". On n'est pas obligé de se retrouver dans ce portrait de femme, ses expériences, ses choix, mais il est certain que cela provoque des échos pendant la lecture. C'est une promenade sur un fil de vie, une lecture à la fois forte et attendrissante.