On continue avec un autre manga de Yuki RINGO qui est en réalité un recueil de plusieurs histoires. Le genre en général qui me frustre parce que les histoires sont trop courtes et que l’on n’a pas vraiment le temps de s’attacher aux personnages.
Très honnêtement si j’aime beaucoup le style de la mangaka, on retrouve en effet sa marque de fabrique tout au long de ce titre ; un graphisme de qualité très simple et tout en contraste, des thématiques variées, fortes, actuelles et très intéressantes, et bien cela reste trop succinct, assez confus aussi, avec des histoires intercalées entre d’autres, ce n’est pas la première fois que je vois ça et j’ai jamais vraiment compris l’intérêt de la chose… Enfin malgré tout, cela se lit bien et cela reste du Yuki Ringo !
On suit donc cinq histoires distinctes et relativement différentes. Si la nuance entre les deux personnages principaux est assez récurrente dans chacune des histoires, Ringo Yuki jouant sur la dualité de la couleur des cheveux de ses personnages d’une part, il y a en général un personnage plus sombre que l’autre, la dualité de caractère d’autre part, souvent l’un des personnages est plus sûr de lui ou du moins est plus « rentre dedans », plus expressif, bref elle joue sur les contrastes pour bien les distinguer, le systématisme fait que ce n’est parfois pas évident de bien les individualiser dans chacune des histoires présentées. C’est là où le recueil ne met pas forcément en valeur la variété graphique d’un mangaka, on remarque tout de suite que les traits des personnages se ressemblent souvent. Ce qui peut être gênant pour se repérer dans chacune des nouvelles.
Du côté des histoires, on a un peu de tout – « couleur mélancolie » – un jeune peintre éperdu d’amour pour un autre lycéen populaire où les thèmes abordées tournent autour du manque de confiance en soi, le doute des sentiments de l’autre, la première fois. Certainement une des plus belles histoires. Ensuite – Hygiène extrême – on a un étudiant qui a la phobie des microbes ce qui lui pose quelque problème de relations sociales (inexistantes), il ne fait confiance qu’à une seule personne pour lui faciliter la vie, c’est plein d’humour avec des situations cocasses (mais cela ne vaut pas 10 count !). – Mensonge révélateur – un lycéen qui se la joue sûr de lui, expérimenté dans ses relations avec les filles et qui critique un premier de la classe, mais il y aura un retournement de situation très coquin et amusant, assez jubilatoire ! – Clameurs d’amour au soleil- un jeune homme de vingt qui vient d’aménager seul et qui craque sur son voisin de dix ans son aîné, le thème de la différence d’âge entre autre qui au Japon est certainement quelque chose d’assez particulier vu le respect apporté à ceux plus âgés que soi. Il y a également une micro histoire qui fait office de bonus qui est peut-être la moins intéressante du lot.
Ce qui m’a le plus gênée, ce sont les fins qui n’en sont pas vraiment, avec Ringo Yuki, c’est souvent ça, des fins ouvertes qui laissent aux lecteurs toute liberté d’imaginer le futur des personnages, là c’est nettement plus prononcé à mon sens et j’avoue que j’aurais aimé qu’elle aille un peu plus loin dans ses dénouements. Petit bémol aussi sur la faute de frappe de la quatrième de couverture… Pour le reste, c’est plutôt frais et plein de tendresse, il y a de la douceur et de la poésie mais ce n’est clairement pas le meilleur ouvrage de la mangaka.
En bref, un recueil facile à lire, divertissant mais qui ne démontre pas tout le talent que l’on connaît de Ringo Yuki à travers ses one shot. A priori, il s’agit de sa première parution, un échauffement on va dire quand on voit les chefs d’œuvre qui ont suivi. Sympa mais pas indispensable (à moins que vous ne soyez un fan incontesté de la mangaka !).