David Sarella écrit des livres qui s'adressent aux ados pseudos-gothiques qui bavent sur la violence, des romans pleins de gosses sanglants dans un délire aux couleurs de Noël.
Mais David Sarella n'a pas d'imagination : il se sert de ses cauchemars, de ce qu'il vit aussi sur son temps d'éveil : la vengeance du père noël qu'il a tué, enfant, avec son meilleur pote JJ. Depuis une vingtaine d'années, l'homme aux yeux de napalm en costume de père noël cherche à obtenir réparation. Il a eu JJ, assassiné dans des conditions effroyables, crimes resté sans coupable. Maintenant, David sait que son ennemi se rapproche : il doit le trouver en premier.
La quatrième de couverture m'avait vraiment mis l'eau à la bouche, et puis il s'agit de Serge Brussolo : je m'attendais à du déjanté. Mais pas autant ! Cet auteur me surprend toujours, c'est incroyable qu'un seul être humain puisse avoir une imagination aussi fertile et biscornue. Quand on plonge dans les cauchemars du personnage principal, gare aux montées d'angoisse et à l'étouffement !
Je me suis même posée la question de savoir si j'allais supporter de continuer la lecture, c'était à la limite du « trop » pour moi : quand il s'agit d'enfants, j'ai du mal... Les tortures raffinées, ambiance de noël gore, l'abject qui tord les tripes...
J'ai persévéré, parce que c'est fichtrement bien écrit, inventif, disjoncté, original. Et je voulais savoir jusqu'où l'auteur allait m'emmener, et quelle était la solution, comment tout allait se résoudre...ou se dissoudre !
Un roman...terriblement bon !
« Je chasse une boîte en carton, se répétait-il pour parvenir à se convaincre de la réalité de la situation. Je suis chez moi, il est minuit quinze et je chasse un paquet-cadeau qui perd son sang... » p.174