Un gros coup de cœur pour cette intégrale tendre et émouvante !
Momo est une petite fille qui vit avec sa grand – mère, une maman partie (on le suppose du moins) et un papa qui travaille sur un bateau plusieurs semaines durant ne pouvant assurer son éducation. A 5 ans, cette gamine est pleine de caractère et très vivante, à la fois maline et pleine d’espièglerie, elle vous fera rire, vous attendrira et vous émouvra durant ces deux tomes !
Momo râle beaucoup mais avec elle on retrouve tous les bonheurs et l’innocence de l’enfance, la relation avec l’aïeule, sa vie quotidienne faite de tours angoissants chez le poissonnier du coin, impressionnant par sa stature et sa barbe, et pourtant à qui elle tient tête, de dessins merveilleusement enfantins, de courses – poursuites avec son chat, d’observation de l’océan où elle attend impatiemment le retour de son père, de querelles avec la bande de garçons du coin qu’elle n’hésite pas à affronter, de faux conflits avec sa grand – mère qui fait tout ce qu’elle peut pour éduquer cette boule de nerfs en l’absence de son papa.
Momo, c’est tout simplement, ces enfants remuants et pleins de vie, qui vous épuisent rien qu’à les regarder ! C’est un personnage attachant et « atta-chiant », franchement elle est adorable, un peu trouillarde, se fait des films avec son imagination débordante et se montre revêche même face aux plus âgés ! Sa rencontre avec Françoise, une jeune adolescente citadine en vacances chez ses parents, va lui apporter beaucoup et vice et versa ou encore Tristan, le bad boy à la banane qu’elle surnomme banane sans la moindre inquiétude, et qui se révèle finalement pas si vaurien que cela, au contraire. Des rencontres, des amitiés, qui forgent la vie de notre petite Momo.
Graphiquement, le personnage de Momo est dans la veine des enfants Miyazaki, elle a un style très « manganisé », et j’ai bien aimé ce style que le dessinateur lui a donné, elle n’est pas trop féminine non plus, ce qui accentue son caractère tranché, ses humeurs et ses colères, les enfants n’auront, sans nul doute, pas de problème pour s’identifier à elle.
Le plus important reste sa relation avec sa grand – mère, une vieille veuve au sourire édenté et aux câlins piquants mais surtout plein d’amour pour sa petite fille qui n’a pas une vie facile avec ses parents absents. On sent toute la tendresse de cette relation qui deviendra rapidement tout en émotion. On en tire également l’importance des liens avec nos aïeuls, l’importance d’y prêter attention et de ne pas les oublier, à l’image de cette grand-mère qu’elle croise régulièrement et qui attend patiemment un coup de téléphone de sa famille. On sent toute la nostalgie qui imprègne l’ouvrage d’un ancien temps sans problèmes adultes.
Et puis il y a l’introduction des soucis d’adulte justement, la réalité violente pour une enfant de 5 ans, qui vient ternir, ombrer, cette enfance innocente que Momo trouve injuste, et pourtant où le bonheur et la simplicité des choses dominent, mais qui vient surtout rendre l’ensemble très réaliste et très émouvant pour ouvrir à de nouveaux horizons.
Ainsi, l’émotion, l’amitié, l’amour, la tendresse, les petits bonheurs simples et innocents, la nostalgie d’un temps ancien, sont tout autant de choses qui font de cet ouvrage un condensé de très bons moments de lecture.
Le dessin est simple mais très efficace, il n’y a pas de fioritures, ce qui rend l’ouvrage accessible aux plus jeunes avec des couleurs à la fois chatoyantes et vives, un peu à l’image de Momo qui est aussi pétillante que tendre. Les bulles ne sont pas forcément très nombreuses, une planche entière peu en être dénuée et pourtant être terriblement expressive !
En bref, une très belle bande – dessinée, j’ai craqué pour Momo sur la couverture et j’en suis tombée amoureuse en lisant son histoire ! Je ne peux que vous conseiller de découvrir cette petite fille, garçon manqué, espiègle et au caractère bien trempé. On s’attache, on s’émeut, on vit tout simplement en sa compagnie.