[Friedrich Nietzsche] Ainsi parlait Zarathoustra

Année d'édition : 1983
Edition: Le Livre De Poche
Nombre de pages : 410
Quatrième de couverture :
"Ainsi parlait Zarathoustra est une œuvre philosophique magistrale. Elle a bouleversé la pensée de l'Occident. « Nietzsche démolit, il sape », disait Gide. Il remet définitivement l'homme en question. Poète-prophète, Zarathoustra se retire dans la montagne et revient parmi les hommes pour leur parler. Sa leçon essentielle : « Vouloir libère. » Son leitmotiv : rejeter ce qui n'est pas voulu, conquis comme tel, tout ce qui est subi. C'est le sens du fameux : « Deviens celui que tu es. » La vertu est souvent le droit du plus faible, elle paralyse tout, désir, création et joie. Le surhomme nietzschéen est celui qui a la plus grande diversité d'instincts qui s'opposent puissamment mais qu'il maîtrise. La pensée de Nietzsche est un défi permanent. Elle échappe à tout système politique.
La ferveur de sa poésie, sa vigoureuse drôlerie ont donné à Nietzsche une célébrité universelle. Nos contemporains n'ont le choix qu'entre lui et Marx.

Avis : Bon c'est assez difficile de faire un avis parfaitement construit sur cette œuvre, d'une part par son aspect philosophique qui fait travailler nos méninges, notre raison plus que les émotions que suscitent des romans aux grandes épopées ! Non ce n'est pas un livre sur l'émotion ! Mais sur la raison...
Le livre se compose de discours, de paraboles, de poésies et de chants répartis en quatre livres. Chaque livre présente des pistes sur la pensée Nietzschéenne : Ainsi on retrouve l'idée du "sur-homme" liée l'expression de la "volonté de puissance" qui trouve sa source dans le fait de trouver un moyen de surmonter le nihilisme et le non-but de l'humanité. Ou encore de sa pensée sur Dieu où pour résumer il dit que "Dieu est mort" (bien sûr ne pas prendre littéralement)... Maintenant qui est Zarathoustra ? Déjà son nom est une référence au Zoroastrisme, ancienne religion de perse ! Nietzsche le parodie en un être manichéen qui enseigne les notions de bien et de mal.... Ce personnage s'est retiré des Hommes pour en quelque sorte s'élever spirituellement, avec comme seul compagnie les animaux qui sont tous des métaphores : des métaphores de la puissance, de l'audace, de l'élévation autour des dogmes religieux ou autres. Et au début du livre on le voit revenir auprès des Hommes pour leur enseigné ce qu'il a apprit au cours de son exil de 10 ans. Il enseignera et eut des disciples avant de se trouver las de l'Homme et s'en retirer de nouveau... J'aime particulièrement la poésie qui se dégage de cette œuvre qui demande au moins deux lectures. Je finirais avec ces mots : "Ma souffrance et ma compassion, - qu'importe ! Est-ce au bonheur que j'aspire ? Ce à quoi j'aspire, c'est mon œuvre !"

merci pour la fiche

Difficile c'est le cas ! ça demande du calme et de la réflexion ! J'ai lu les 50 premières pages .. après j'ai décroché. J'ai été assez déçu par le style qui manque pour moi de "clarté". Cependant j'ai bien aimé le fond avec le "sur-homme".

Pour ma part, idem que Keflux... Il y avait là-dedans une ampleur quasi biblique qui m'a légèrement rebuter (je parle bien évidemment de la forme, et non du fond). Peut-être que je tenterais de m'y remettre à un moment donné...

Fait-il vraiment être une adepte de la philosophie pour lire un roman comme celui-ci ou y a-t-il un autre ingrédient qui pourrait rejoindre n'importe quel lecteur en quête de profondeur littéraire?

Dès 50 pages que j'ai lu .. il y a de la philosophie mais pas forcement "d'histoire", comme tu pourrais retrouver dans du Voltaire par exemple.

Pour faire vraiment très court (ce qui est malheureux pour ce pauvre Nietzsche, dont la pensée a déjà été allègrement reprise, tronquée et défigurée par certaines personnes de sinistre mémoire), l'auteur use de la figure de Zarathoustra comme d'une provocation, une manifestation de l'Antéchrist. Il ne faut pas y voir une œuvre nécessairement iconoclaste, car en réalité il enjoint chacun de nous à développer sa réflexion et à effectuer des choix. C'est-à-dire étudier de manière raisonnable tous les sujets possibles et imaginables et n'accepter aucun dogme tel quel.

En ce qui concerne la religion, puisque c'est là un des thèmes dont traite l'auteur et qui déchaîne le plus les passions, il faudrait remettre en question ses fondements et ses préceptes pour voir si vraiment elle a quelque chose à apporter à l'homme. En ceci la position du fanatique comme de l'agnostique est inacceptable : se contenter de dire que la religion ne génère que des guerres et des inimitiés ou qu'elle constitue la seule planche de salut de l'humanité parce que des bonhommes l'ont dit il y a quelques millénaires est pareillement absurde.

En fait il est intéressant de noter que jamais notre société a été aussi nietzschéenne qu'elle ne l'est aujourd'hui, individualiste, philosophe et méfiante envers les idéaux traditionnels. Tout en se créant de nouveaux dieux qui ne sont pas forcément plus légitimes que les précédents.

Je t'avoue ne pas être suffisamment bon en allemand pour lire les originaux. En fait entre la 3ème et la 2nde j'ai eu une petite période de "Bon, fini de lire des conneries fantastiques, je vais prendre un bouquin chelou dans la bibliothèque familiale et je passerai pas à un autre avant de l'avoir terminé." J'ai commencé par Le Château de Kafka, autant dire que j'ai souffert. Puis je me suis lancé sur Nietzsche pour sa réputation sulfureuse. Y sont passés Ainsi parlait Zarathoustra, La Généalogie de la morale et L’Antéchrist. Et j'avoue qu'à l'époque, j'ai lu sans vraiment comprendre . Et puis le bonhomme est revenu avec les cours de philo, mais maintenant je prends des morceaux plus petits...

Lol, cette démarche est tellement Munkazellesque quoi.

"Merde, j'en ai MARRE de vivre dans le confort. Je vais aller me faire un 3000m sur la piste tout seul, et sous la pluie... ET EN MARCEL, PAR DESSUS LE MARCHE !"

Le lendemain

"Ouais... Je sais pas trop tu sais, j'ai mal partout... Tu crois que c'est normal ? J'ai peut être un peu forcé ?

- Non non..."

Chut moins fort, ce post est dédié à la philosophie nietzchéenne, pas à la manière avec laquelle je réalise le mythe du surhomme...

Oui le problème avec Nietzche c'est que le contresens est très facile. Lui-même s'est fendu d'un texte pour répertorier toutes les manières de foirer sa lecture et de ne rien y comprendre. Il aime les phrases violentes et lapidaires, qui tranchent avec la mesure traditionnelle des philosophes, genre : « Les faibles et les ratés doivent périr : c'est le premier principe de notre charité. Et on devrait les aider en cela. ». On comprend l'aisance avec laquelle sa philosophie a été instrumentalisée.