[Stephen Deas] Les rois-dragons tome 1 Le palais Adamantin

A une époque où les royaumes sont dirigés par les Rois et les Reines-dragons, où les dragons sont devenus de dociles montures grâce aux potions des alchimistes, les complots vont bon train dans la course au poste d'Hyram, l'Orateur. D'un côté, la reine Shezira est prête à marier sa fille à un prince à la réputation douteuse pour s'assurer la main-mise sur son royaume, de l'autre la reine Zafir fera preuve d'un grand talent dans l'art de manipuler les hommes pour atteindre son objectif et au milieu de ces intrigues, les hommes ne seront pas en reste ! Parallèlement, la disparition d'un dragon unique provoquera un enchainement d'évènements imprévus, qui pourraient bien mettre en danger les royaumes, mais bien plus encore, les hommes!



Je remercie les éditions J'ai lu et le forum Club de lecture pour ce partenariat.

Mon choix s'est porté sur ce roman pour deux raisons: tout d'abord la couverture, sur laquelle figure un impressionnant dragon. Dans le cadre d'un de mes challenges, je dois lire des romans où apparaissent des dragons, c'était donc l'occasion rêvée d'avancer dans mon challenge. La seconde raison est liée à ma récente lecture des Cités des anciens de Robin Hoob. J'ai beaucoup aimé ce roman, et j'ai pensé que Les rois-dragons pourrait peut-être autant me plaire, et avoir quelques similitudes. Me voici donc lancée dans sa lecture...

La première chose qui m'a sauté aux yeux, c'est la densité du texte! Le livre est édité en format poche, la police est donc assez petite (comme souvent) mais en plus de cela, tout semble plus condensé: les interlignes sont au minimum, ainsi que les marges, les espaces... ce qui, à mon goût, rend la lecture plus difficile, surtout lors de la mise en place de l'histoire, ou les passages descriptifs, qui peuvent un peu effrayer et lasser par ce côté "compact".

Je dois avouer avoir eu un moment de flottement à la lecture du prologue. L'auteur nous parle d'un prince en présence d'une reine-Dragon, lui étant dans son sac et elle, volant dans le ciel, qui se retrouve pour un rendez-vous secret...J'avais du mal à imaginer comment un dragon pouvait etre en couple avec un humain.... J'ai du attendre le chapitre suivant pour comprendre que Reine-Dragon est un titre porté par une humaine, qui chevauche un dragon ( peut-on chevaucher autre chose qu'un cheval d'ailleurs?? question du soir!), et non pas une dragonne qui serait reine. Si quelqu'un a lu le livre, et a eu cette impression, rejoignez mon club ^^

La narration se fait à la 3ème personne, cela permet de garder un certain recul sur tous les évènements, un peu comme si on les regardait de loin, mais en même temps, cela ne m'a pas permis de vraiment m'attacher aux personnages. Ces derniers font peu cas de leurs sentiments et il est difficile de s'en sentir proche.

Côté histoire, on est vraiment happé par l'ampleur des complots manigancés par tous les souverains. D'ailleurs l'auteur ne nous révèle pas tout ce qui se dit, ni se fait, ce qui permet d'avoir des moments de sincères surprises dans le déroulement des évènements et les décisions de chacun. J'avais vraiment envie de savoir qui allait avoir le dernier mot, qui serait le maître de la manipulation et de la trahison! Parallèlement à ces enjeux de pouvoirs, se joue l'avenir des dragons. J'ai vraiment aimé la façon dont est développée l'histoire des dragons au fil du livre. Au départ, ils ne sont abordés qu'en tant que monture " de luxe", puis à la disparition de la dragonne Neige, une toute autre facette va être révelée, et à ce moment là, ils vont prendre de plus en plus d'importance dans l'histoire, et tout simplement dans la vie ( et la mort!) des habitants du royaume. Les scènes de vol, de piqués etc... sont de plus très bien décrites et on peut parfaitement imaginer ce que l'auteur veut nous "montrer".

Côté personnage, même si je ne me suis attachée à aucun, j'ai pu apprécier (ou non) les traits de caractère de chacuns. Shezira est une reine " dure", elle fait tout ce qui est en son pouvoir pour arriver à ses fins, mais tout en restant " morale" et en tenant ses engagements. Ce qui n'est pas du tout le cas du prince Jehal ou encore de la Reine Zafir, en pôle position dans le classement des manipulateurs! Ils sont bien sûr tout à fait exécrable, mais on ne peut qu'admirer leur façon d'arriver à leurs fins quoi qu'il arrive et quoi qu'il en coûte. Neige, la dragonne, m'a touchée dans le début de son histoire, lorsqu'elle s'éveille de la torpeur qui la contrôlait jusqu'ici. Seulement cet éveil va s'accompagner d'un désir intense de vengeance, et cela va totalement l'envahir jusqu'à devenir la bête féroce qui n'a aucune considération pour les humains. Je suis partagée entre l'envie de la plaindre, et celle de la condamner...étrange sensation...

La fin nous donne peu d'indices sur la suite de l'histoire dans le tome 2. Je le lirai très certainement cette année! Concernant la comparaison avec le roman de Robin Hobb, il y a des éléments similaires dans la façon de considérer les dragons, leur façon de s'exprimer par la pensée, les personnes qui sont chargées de leur entretien ( ici les écailleux qui vouent leur vie aux dragons et qui meurent d'une maladie transmise par eux). Tout comme j'avais aimé cela dans les cités des Anciens, je n'ai pu que l'apprécier ici.

En bref, une histoire prenante et très bien menée, mais une mise en page un peu rébarbative.

Ma note: 4/5