[Philippa Gregory] Deux soeurs pour un roi

Année d'édition : 2009
Edition : Archipoche
Nombre de pages : 660
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Introduite au palais de Westminster, à l'âge de 14 ans, Marie Boleyn est séduite par le roi Henri VIII auquel elle donnera deux enfants. D'abord éblouie par le jeune souverain, elle comprend très vite qu'elle sert d'appât au milieu des complots dynastiques. Quand l'intérêt du roi pour elle s'émousse, le clan Boleyn demande à sa soeur et rivale, Anne, de le séduire à son tour.
Marie, désormais en disgrâce, ne peut qu'assister, impuissante, au succès de sa soeur, dont l'ambition n'a plus de limites. Mais il y a quelqu'un que la cour n'impressionne pas. Il osera braver les conventions pour offrir à Marie une vie de liberté et de passion...
Se déroulant sur quinze ans (1521-1536), cette fresque historique, racontée à la première personne par Marie Boleyn, dépeint les rivalités, les ambitions et les trahisons au sein d'une cour où se déchaînent les passions les plus sombres - une histoire tragique qui se terminera dans le sang.

Nous sommes à la cour du roi Henry VIII, en Angleterre. Mary Boleyn, récemment mariée à William Carey, attend le retour de sa jeune soeur, Anne, élevée à la cour de France. Leur père et leur oncle ont de grands projets pour les deux jeunes filles: la famille Boleyn a l'ambition de placer au mieux ses membres à la cour, et de ne pas se laisser dépasser par les autres grandes familles, comme les Seymour. Lorsque Henry remarque Mary et lui fait la cour, ils la séparent immédiatement de son mari: elle devient la maîtresse du roi, sa favorite officielle. Dévouée à cet homme fascinant, Mary tarde à s'apercevoir qu'elle n'est qu'un pion dans le jeu de pouvoir des Howard et des Boleyn, jeu auquel Anne, pleine d'ambition, se prête volontiers.

Un petit pavé qui se dévore à toute vitesse. Quasiment inconnue, Mary Boleyn raconte ici son histoire: douce, aimante, simple et un peu naïve, elle fait ressortir avec une cruauté flagrante le nid de vipères que représente la cour royale des Tudor. J'ai d'ailleursappris beaucoup sur les intrigues de cour, à savoir notamment que les maîtresses royales sont institutionnalisées. Il faut impérativement envoyer le mari de Mary loin de la cour, afin que si elle tombe enceinte, le roi soit sur que ce soit de lui, mais il faut la maintenir mariée afin que les filles nées de cette union, inutiles, aient un nom. Mary en aura d'ailleurs une, suivie d'un garçon, objet de toutes les convoitise. Le personnage d'Anne Boleyn vu par les yeux de sa soeur est tout à la fois détestable et digne de la plus grande pitié: prête à tout pour monter sur le trône, les événements lui en donnent l'occasion, et c'est alors que Mary peine à se relever de son deuxième accouchement (celui du précieux fils) qu'Anne étourdit le roi par ses charmes et son intelligence. Car Anne est une fine stratège, une politicienne, un tempérament bouillonnant, et c'est notamment grâce à ses disputes et ses caprices qu'elle séduit le roi. Sûre d'elle lorsqu'elle détrône Catherine d'Aragon pour devenir reine, elle imagine être à la tête de la grande machine Boleyn, et tombera de bien haut, alors que Mary, déjà abandonnée, peut avoir une seconde chance. Entre la nostalgie des sentiments véritables et une quête de pouvoir qui devient une question de vie ou de mort, ce livre est un petit chef-d'oeuvre.

dans ma Pal, lecture prévue le mois prochain

J'espère que tu aimeras! Il existe aussi un film avec Scarlett Johanson et Natalie Portman, pas mal!

Je compte bien le regarder après lecture , c'est d'ailleurs a cause de la série des Tudors qu'il a atterri dans ma Pal

lecture en cours dans ma pal , j ai vue le film c est vraiment une belle histoire
suite de l histoire tome 2 l héritage des boleyn .

Quand j'ai lu la 4 ème de couv de ce livre, je savais qu'il me le fallait, non à cause du film que je ne connais pas , mais plutôt de la série télé les Tudors que j'ai adoré.

Les Boleyn, ou quand l'Histoire dépasse n'importe quelle fiction.Dès le début l'auteur nous embarque dans la relation trouble faite de rivalité constante et d'affection qui unit Marie à Anne.Je me suis régalée à suivre cette famille de courtisans qui n'hésite pas à sacrifier leurs enfants sur l'autel de leurs ambitions.Je n'ai pu m'empêcher de plaindre le destin imposé par la cupidité de leurs aînés, à ces deux soeurs et à ce frère.

La première partie du roman relatant l'ascension d'Anne est intense;Marie, bien que mariée est "offerte"à Henri VIII, puis enceinte de ses oeuvres, la famille envoie Anne prendre le relais, pour que le roi n'ait que le nom Boleyn en tête, et tout ceci au vu et au su de la digne Catherine d'Aragon.
J'avais beau connaitre la fin, j'ai dévoré le livre afin de connaitre comment tout le reste allait se produire.

Marie est un ange;une enfant confrontée à des situations d'adultes, elle deviendra mature en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire.Je l'ai admiré, surtout pour sa capacité à ne pas se détourner de sa soeur, qui ne se gêne pas, elle, pour la rabaisser constamment, allant même jusqu'à lui prendre ce qu'elle a de plus cher.J'ai beaucoup aimé l'évolution de son personnage au fil du récit.

Henri VIII, lui,n'est, passez moi l'expression, qu'un queutard.Quand Marie atterrit dans son lit, je le trouve obscène (enfin quoi, c'est une enfant, même si je sais qu'en ce temps là les moeurs...)mais que dire des humiliations qu'il infligera à sa reine, et les moyens qu'il emploiera pour imposer ses choix au pays? Un sale bonhomme égoiste, oui,... mais avec tous les pouvoirs

Je suis plus nuancée à propos d'Anne.Son comportement de bourrique avec sa soeur n'est juste pas cautionnable,idem quand elle lâchera la bride à son côté monstrueusement Boleyn et qu'elle ne reculera devant rien pour garder ses acquis.Pourtant au début, elle m'a touchée avec la relation malheureuse qu'elle aura avec lord Percy, et, bon sang qu'elle m'a réjouie à faire cavaler ce benêt d'Henri comme un toutou, et que j'ai adoré quand elle claquera le beignet à ses parents et à son oncle.

Les chapitres sont courts, et le récit de ce fait très rythmé.L'emploi de la 1ère personne, puisque c'est Marie qui nous raconte l'histoire, contribue bien sûr, à nous immerger totalement dans l'intrigue, mais en fait l'auteur ne nous laisse à aucun moment le loisir de décrocher.Sa plume est envoutante, que ce soit par les situations ou la restitution de l'époque .Mais l'atout majeur, pour moi, c'est la crédibilité de la psychologie des personnages.L'auteur ,décortique avec talent la relation passionnelle d'Henri et Anne, celle fraternelle mais pas que, des enfants Boleyn , enfin, elle ne nous épargne rien de la toile que tisse la famille autour du souverain.Une réussite.
Pour que mon plaisir soit complet, il aurait fallu qu'elle développe un peu plus, sans m'en faire des tartines, la dimension politique et religieuse.J'aurais apprécié que Wolsey, Cromwell et More, ne fassent pas que de furtives apparitions car je crois savoir qu'ils ont bataillé sec, et qu'il y a eu des changements d'importance dans le pays.
Il n'en reste pas moins, que j'ai été totalement happée par ce récit, que je ne vais pas tarder à regarder le film, et que cela a été un superbe moment de lecture.