Année d'édition : 1995Edition : Phébus/Libretto Nombre de pages : 208Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : "C'est le 28 octobre 1982 que j'ai été sauvée en mer. A en croire tous les articles de journaux de l'époque, j'étais de ceux qui survivent parce qu'ils sont des "battants". Mais il me fallut plus de dix ans pour m'en persuader moi-même. Car je vécus la décennie qui suivit le naufrage comme une vraie tempête, aussi réelle, aussi terrifiante et démesurée que celle qui avait envoyé mon bateau par le fond. L'accalmie ne se profila que lorsque je commençai à raconter à d'autres ce qui m'était arrivé." Ce que l'auteur décrit, mélange de violence, de folie, et de mort, s'apparente au plus glaçant des thrillers que l'on puisse imaginer : un voilier de rêve en direction des Caraïbes, trois hommes et deux femmes, un ouragan inouï qui sème le chaos. Huis clos, haine, requins, solitude et suspense. Quel est le prix de la vie lorsque tombent les masques ?
Mon avis : J’ai commencé à m’intéresser à ce livre à force de le relire pour les corrections en version numérique. On fait de belles découvertes en travaillant.
Ce roman est une histoire vraie, l’auteur Deborah Scaling Kiley est une grande navigatrice, l’eau, c’est son élément, jusqu’à ce jour du 28 octobre 1982 où tout bascule. Ils étaient partis à cinq en mer, Deborah, John, le skipper, sa copine Meg, Brad, un ami de Deborah et Mark, ami de Brad. Deborah est engagée par John qui cherche du personnel, ils écument quelques ports et trouvent Brad et Mark. Quant à Meg, elle n’aurait jamais du être là.
J’ai été happée par l’histoire, l’auteur nous raconte son histoire pour se débarrasser de ses vieux démons et elle finit par nous entrainer dans sa chute. On sent la tension à chaque page, les émotions qui traversent les personnages. Albatros est un livre court, mais les trois jours qu’ils passent perdu en mer sont les plus long que j’ai pu lire. On est dans l’attente des sauveteurs, on a peur de ce qu’il y a sous l’eau, on a froid, faim et soif… La folie nous emporte dans cette attente.
Deborah Scaling Kiley a tout quitté pour la mer, elle a quelque peu détruit les espérances de sa mère, mais on sent cet amour qu’elle a pour l’océan et la navigation. Tout du long, elle montre un sens des responsabilités et un courage à toute épreuve. C’est aussi grâce au soutien de Brad qu’elle arrive à tenir le coup. Il sait ce qu’il fait, il reste muet quand tout le monde craque, je pense que c’est le personnage qui arrive à garder la tête hors de l’eau et maintenir les autres à flot. Mark, c’est le personnage qu’on n’aime pas, il en fallait un, en plus ce n’est pas fait exprès. Il est arrogant et au bout du compte il n’a rien à faire sur ce bateau. Comme pour Meg, normalement, elle et John n’étaient plus autorisés à être sur le même bateau, leurs disputes ont apporté trop de problèmes lors des précédentes missions de John. Elle est un peu le chien dans un jeu de quilles, la pauvre.
Que dire du style ? Je ne sais pas si le traducteur a respecté celui de l’auteur réellement, comme elle n’est pas écrivain à la base, il y a peut-être eu quelques correction. En tout cas l’écriture nous transmet bien les évènements, on s’y croirait presque sur ce bateau. Les événements défilent nous noyant presque et l’attente des secours se profile à chaque page. J’ai été parfois déstabilisée par les thermes de navigation qui ne sont pas expliqués, mais cela n’empêche pas de suivre l’histoire.
Première lecture d’un roman aux éditions Phébus, j’en suis plutôt satisfaite. C’était une bonne découverte et cela change de mes lectures habituelles. En plus, moi qui aime la mer, j’ai été servie.