[Yua Kotegawa] Kimi no Knife

Auteur : Yua Kotegawa
Genre : thriller fantastico-policier
Année d'édition : juillet 2012 - en cours...
Editeur : Panini Manga
Nombre de tomes : 3
Résumé :
Shiki est professeur au collège. Citoyen honnête, homme généreux et prévenant, ça ne l'empêche pas de manquer d'argent pour les soins de sa sœur, hospitalisée.
Une nuit, il trouve la solution en la personne d'une femme rencontrée dans un bar : elle lui propose 5 millions de yens pour assassiner un homme. En proie aux doutes, Shiki finit cependant par accepter à condition que n'avoir à tuer que des criminels.

Mon avis :

Citation :: seriez-vous prêt à tuer si on vous donnait une cible, les informations nécessaires mais surtout, une somme astronomique ? Non ? Et si vous vous aviez besoin d'argent pour les soins d'un parent proche hospitalisé ?
Tuer n'est plus affaire de plaisir ou de vengeance, Yua Kotegawa nous le prouve dans ce titre qui explore les tréfonds de l'âme humaine.

Pourtant très présent dans Kimi no Knife, la mort n'est qu'un prétexte pour bousculer le quotidien des personnages, desquels ressort dès lors leur nature profonde contre laquelle ils devront lutter pour ne pas perdre pied.
Mais en parallèle, il s'agit de faire face aux conséquences de leurs actes et d'apprendre à vivre avec ce poids sur la conscience.
Doté d'un scénario multi-complexe, ce manga possède plusieurs niveaux de lecture : simple thriller policier avec une dose de fantastique ; mais aussi la question de la peine de mort, la précarité des jeunes dans la société japonaise, l'existence des bas-fonds de Tokyo et son monde de l'ombre...
L'auteure fait plus qu'aborder tous ces thèmes, elle nous les fait vivre à travers plusieurs personnages et points de vue, protagonistes et antagonistes.

Tout cela servi par un dessin sobre et réaliste, permettant néanmoins de faire la part belle aux expressions, nombreuses et variées, ainsi qu'à la personnalité des acteurs, complexe.
Et quand je dis acteur, c'est parce qu'on ressent le potentiel de cette série à être adaptée en drama. Les personnages ont en effet une banalité sans fard qui passerait bien à l'écran, sans parler de la maturité qui se dégage de l’œuvre et son genre, souvent apprécié sous ce format.
Itsuki reste la grande favorite de Kotegawa, avec ses longs et magnifiques cheveux, sa bouille d'ange et sa sensibilité, qualités féminines, mais son style vestimentaire de garçon manqué ! Se dégage alors d'elle une aura qui échappe à l'ambiance sombre et tendue de la série.

À l'image d'un shôjo, les pages sont dépouillées de décors pour focaliser l'attention sur les dialogues. Les tomes suivants gagnent cependant en richesse alors que l'action s'éparpille de plus en plus.

Car après tout, Kimi no Knife ne nous sert pas une mais plusieurs histoires, celles de la vie. Cette dernière ne se résume effectivement pas à un point de vue mais au conflit de tous.

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