[Véronique Marcotte] Aime-moi

Année d'édition : 2011
Edition : VLB Éditeur
Nombre de pages : 136
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : «Franchement, j'aurais préféré ne jamais connaître la différence entre le bien et le mal. J'étais en vie par accident, de cela je m'en doutais, mais pour le reste, j'aurais préféré ne pas apprendreque chaque jour pouvait être celui de mon dernier repas.»Maëlle et Judith existent, pas avec ces prénoms, mais elles sont bien réelles. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce manège entre une adolescente qui tente d'échapper à une enfance de maltraitance et une jeune femme qui essaye de lui redonner espoir, n'est que le récit romancé d'une histoire vraie. C'est un ballet pervers dans lequel le lecteur sera bientôt incapable de dire qui mène qui.Mensonge, duperie et manipulation émaillent ce récit dans lequel les personnages se racontent par strates successives,échafaudant ainsi la trame de la tragédie qui se joue entre les deux femmes. Une histoire qui démontre que la réalité est bien souvent aussi incroyable que la fiction, dans laquelle Véronique Marcotte intrigue, passionne et surprend, faisant à nouveau la preuve de son incontestable talent.

Ceci est l'histoire de Judith et Maëlle. Elles sont réelles, bien que leurs noms aient été remplacés par d'autres pour préserver leur anonymat. C'est l'histoire de deux femmes. L'une profondément blessée par la vie et l'une autre qui tente de lui faire récupérer toutes les années perdues, de l'aider à remonter la pente et à se bâtir une vie équilibrée. Mais à quel prix ? Jusqu'à s'y perdre soi-même ?

Dans le préface, l'auteur nous informe de la manière dont elle a rencontré la femme, que l'on nommera Judith et comment son histoire à su la toucher à un tel point qu'elle n'a pu s'empêcher de lui consacrer un roman. Évidemment, le but n'était pas d'entrer dans les détails les plus sordides de l'histoire de Maëlle et Judith, mais d'exploiter le côté psychologique. Je me garderai d'entrer dans les détails car, vu la longueur du livre, ce serait en gâcher la majeure partie. Nous sommes donc précipités directement dans l'action, sans réellement connaître les personnages d'avance. On apprend à les connaître au fur et à mesure, bien qu'encore là, on reste en surface. Véronique Marcotte s'est contentée de relater des faits, n'y ajoutant qu'une touche romanesque afin que tout cela se tienne. La narration est triple. Nous avons le point de vue de Judith, de Maëlle (qui sont la partie romancée du livre) puis de l'auteur elle-même. La première nous raconte comment elle a perçu Maëlle, comment elle a voulu l'aide à se reconstruire et lui donner une vie normale après toutes les épreuves qu'elle a pu subir. La deuxième est le cœur de l'histoire, puisque c'est d'elle uniquement que l'on peut apprendre l'histoire de sa maltraitance et pourquoi elle a besoin d'autant d'aide. Ce roman m'a fait ressentir toute une gamme d'émotions contradictoires allant de la colère à la compassion, à la tristesse et à l'indignation. Pourquoi ? Il faut le lire pour le savoir. Tout ce que je peux dire, c'est que c'est histoire m'a réellement bouleversée malgré sa courte durée. Je n'avais qu'une envie en refermant ce livre : le relire pour remettre les pièces du casse-tête en place.

Bref, un roman bouleversant! À lire!