Ok, merci pour la confirmation Louve ! (c'est clair qu'il joue sur les deux tableaux, personnellement, je l'ai vraiment lu comme un thriller psychologique... il jour même sur un 3ème tableau : c'est un roman historique avant tout, puisque l'action se déroule entre les années 30/40 et les année 70)
Ce roman, vu sa couverture, je ne l’aurais jamais acheté de façon spontanée. Elle le représente mal et surtout ne donne aucune information sur l’aspect historique de l’œuvre et sur son contexte : la fin des années 30 et la seconde guerre mondiale.
Pourtant, il est heureux qu’une amie ait su me mettre Le confident dans les mains !
J’ai trouvé ce roman magistral de maîtrise. Il tient à la fois du roman historique, du drame et du thriller psychologique, avec un style adapté pour chaque narrateur, chacun racontant la même histoire tout en y laissant des blancs, des incohérences, des mensonges qui seront comblés, corrigés, par les autres protagonistes… y compris celle qui en subit les répercussions, plus de 30 ans après les faits.
Avec cette ambiance fin années 30 / début années 40, j’ai eu l’impression de visionner un film d'Hitchcock, plus j’avançais dans ma lecture, plus je me demandais où l’auteur allait m’emmener… Jusqu’à la toute fin où chaque porte est refermée, avec une logique qui fait parfois froid dans le dos.
Ce roman traite au passage du désir d’enfant d’une façon très perspicace. Il aborde, avec une cruauté certaine, la place des femmes stériles dans une société pro-nataliste qui n’hésite pas à faire de la réclame en ce sens. Une société qui montre du doigt celles qui ne contribuent pas à l’effort national de repeuplement, comme de mauvaises citoyennes. Une remise en contexte bien nécessaire pour comprendre les enjeux et l’obsession grandissante de l’une des protagonistes. Puis on se détache un peu de ce problème de place dans la société (il reste tout de même présent jusqu’au bout) pour se recentrer sur l’enfant, celui qui est tour à tour désiré, conçu, apprivoisé, aimé… parce que l’enjeu tourne aussi autour des sentiments, des relations entre les personnages avec en fil rouge la symbolique de la maternité puis sa réalisation concrète.
La question restant, jusqu’à la fin : jusqu’où iront ces femmes, Elisabeth et Annie, pour obtenir gain de cause ? Sachant que dans l’évolution de leur relation puis de leur conflit, les principales victimes seront… les hommes de leur entourage, ceux qui pour leur malheur les aiment.
Ce roman fait partie de mes gros coups de cœur parmi mes lectures 2013 !