Mon édition :
- Spoiler:
John Smith a fait chute, quand il avait quatre ans : sa tête a heurté la glace de la patinoire où il jouait, est resté quelques minutes inconscient. Suite à cet incident, dont il oublie tout, il a de nombreux "pressentiments", mais rien qui ne bouleverse sa vie. Il grandit, devient un bon professeur aimé par ses élèves, passionné. Il rencontre Sarah, et en tombe très amoureux. Il s'apprête à la demander en mariage quand survient le drame : John est victime d'un terrible accident de voiture.
Il reste plongé quatre ans dans le coma. A son réveil, le monde a changé autour de lui : Sarah est mariée, son corps s'est affaibli, abîmé par l'inaction, sa mère a plongé dans un délire religieux.Et son "Don" s'est réveillé. Plus de pressentiments désormais, mais des visions, violentes et incontrôlables.
Il va tenter de fuir son destin,mais John n'ira jamais se cacher assez loin pour fuir sa propre conscience.
On retrouve dans ce roman
des thèmes chers à l'auteur,comme le fanatisme religieux, encore une fois dans le personnage de la mère ( cf Carrie) : l'aveuglement désespéré est terrifiant. Pourtant, elle avait bel et bien raison, cette pauvre créature glapissante qu'est devenue la mère de John : Dieu a un projet pour lui...
Le thème du Destin justement, est aussi un de ceux que j'ai retrouvé ici. Tout comme dans Le Fléau, il s'agit pour chacun, que ce soit John ou son antithèse, son "Flagg" Greg Stillson, de prendre en main leur vie et d'avancer vers ce qu'ils pensent être leur Destin. Pour les "méchants", il s'agit de la soif de Grandeur. Pour John, c'est faire ce qui est juste au détriment de sa vie,c'est pouvoir répondre à cette question : "Si vous possédiez une machine à remonter le temps, iriez-vous en 1932 assassiner Adof Hitler ?".
Le père de John, Herb, est un personnage attachant. Doux, sensible, aimant.Sarah, qui a avancé malgré son amour pour John, est sincère et droite elle aussi. Le docteur Weizak et le shérif Bannerman sont peut-être ceux que j'ai préféré : d'abord sceptiques, ils vont offrir à John la possibilité de se servir de son Don.
L'intrigue policière mêlée au récit est vraiment bien menée : John va faire face, brièvement, à un tueur en série : c'est comme un bonus génial dans un roman excellent.
Les allusions à Jerusalem's Lot et à Carrie, cités comme des "références",et Castel Rock toujours présent, commencent à dessiner un plan d'ensemble , à tendre
des fils à travers de la bio de l'auteur : autant de clins d’œils que les fidèles de King apprécient.
Dead Zone : quand un don se transforme en malédiction. Mais aussi un roman d'amour, de sincérité. De bonnes recherches sur les comas prolongés et leur terribles conséquences sur le corps : la souffrance y est évoquée sans voyeurisme. Un roman dense, plein de surprises, d'histoires de vies intéressantes et riches. C'était une relecture pour moi, mais je l'ai vécu comme une véritable découverte.