Cela faisait longtemps que je n'avais pas ouvert un Stephen King quand j'ai lu celui-ci.
Et j'ai été
épatée d'y trouver à la fois la maturité que j'avais trouvé dans ses derniers romans , et la maîtrise de nos peurs cauchemardesques qui m'a séduite, ado, quand j'ai lu
Jessie,
Christine, et tant d'autres. Bref :
Duma Key, je l'ai lu une fois, mais aussi écouté, deux fois : oui, sa version audio existe, et elle est
excellente.
Vous trouverez des
personnages complexes, avec une
épaisseur de vie, de soucis, de désirs : Edgar, le narrateur, mais aussi son ami Wireman, et la vieille Elizabeth Eastlake, propriétaire de l'île, délicieuse vieille dame atteinte d'Alzheimer. Ils se débattent déjà avec leurs propres cadavres planqués dans leur mémoire, et la Chose
qui les guette va se servir de leurs non-dits, de leurs secrets, pour les amener à elle. C'est une clef habituelle dans les romans de Stephen King : au delà de l'évènement surnaturel , les personnages doivent affronter leurs plus grandes terreurs.
L'île est hantée, la mer qui l'entoure est pleine de dangers : aucun échappatoire possible, la situation dégénère trop rapidement.
J'ai peur d'en dire trop sur l'histoire elle même, alors je vais me contenir, et laisser seulement mon enthousiasme parler
: des personnages attachants, réalistes, du premier au dernier décrits avec application, un décor somptueux décrit à merveille, une maison hantée décrépite et suintante à souhait, une présence maléfique qui se dévoile petit à petit, au travers des tableaux peints par Edgar, de façon inexorable (j'ai adoré l'idée
) :
c'est un roman extraordinaire, que l'on ne peut lâcher avant la dernière ligne.
Un grand Stephen King