| | Marche ou crève | |
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Votre avis : | 1. Coup de coeur | | 33% | [ 1 ] | 2. Roman qui vous a bien plu, presque un coup de coeur ! | | 33% | [ 1 ] | 3. Roman sympa | | 33% | [ 1 ] | 4. Roman moyen,qu'on oublie vite | | 0% | [ 0 ] | 5. Roman que vous n'avez pas aimé | | 0% | [ 0 ] |
| Total des votes : 3 | | |
| Auteur | Message |
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Louve Admin
Messages : 25714 Points : 35336 Date d'inscription : 15/01/2009 Age : 37 Localisation : dans une grotte
| Sujet: Marche ou crève Jeu 24 Fév - 22:02 | |
| Année d'édition : 2009 Edition : Le livre de poche Nombre de pages : 379 Public visé : Adulte Quatrième de couverture : Stephen King sous le pseudo de Richard Bachman. " Il m'a fallu du temps pour comprendre, mais c'est allé plus vite une fois que j'ai surmonté ce blocage mental. Marche ou crève, c'est la morale de cette histoire. Pas plus compliqué. Ce n'est pas une question de force physique, et c'est là que je me suis trompé en m'engageant . Si c'était ça, nous aurions tous une bonne chance. " Ainsi Mc Vries définit-il l'horrible marathon auquel il participe ; marcher le plus longtemps possible, sans jamais s'arrêter, en respectant des cadences. Fautes de quoi, les concurrents de cette longue "longue marche" sont abattus d'une balle dans la tête. Des cent concurrents au départ, il ne restera qu'un seul à l'arrivée qui aura, pour prix de son exploit, la possibilité de posséder tout ce qu'il désire. S'il désire encore quelque chose... | |
| | | Aeli Dangereux personnage
Messages : 308 Points : 314 Date d'inscription : 01/11/2016
| Sujet: Re: Marche ou crève Mar 8 Nov - 2:05 | |
| - Spoiler:
Je l'avais promise dans ma présentation, voici ma critique de "Marche ou crève" de S. King ! J'espère de tout cœur qu'elle vous encouragera à découvrir ce roman. :)
L'Histoire n'est pas celle que nous connaissons : la seconde guerre mondiale a eu de graves répercussions... Dans le monde de Garraty, les Etats-Unis sont régis par un régime totalitaire et dictatorial. Chaque année, une centaine de marcheurs sont sélectionnés parmi des volontaires pour participer à "La Longue Marche". Cet événement retransmis sur les ondes dans tout le pays est un jeu sadique où la règle est simple : marcher pour espérer remporter la victoire et toutes ses promesses de vie nouvelle, ou abandonner et mourir. Garraty fait partie de ceux qui se sont engagés et qui vont devoir dépasser leurs limites physiques mais aussi mentales. C'est un voyage bien au-delà de l'asphalte qui commencent et durant lequel il apprendra beaucoup sur les Hommes et sur lui-même..
Grande amatrice des romans de Stephen King, j'essaye pourtant de garder un œil critique quant à ses écrits car, même lorsqu'on est un auteur à succès, on ne peut pas créer que des chefs d’œuvre. Publié sous le pseudonyme de Richard Bachman, "Marche ou crève" s'est révélé être un bijou : un trésor malsain à la fois cruel et lucide.
Inhumain, insensible, insensé. Ce sont les trois mots qui me sont immédiatement venus à l'esprit quand j'ai fait mes premiers pas dans la Longue Marche, car oui nous aussi nous parcourons l'asphalte. Nous marchons aux côtés de Garraty, McVries, Stebbins, Baker, Barkovitch... Au début, ils nous indiffèrent, attisent notre curiosité ou nous écœurent. Telle la Foule, nous scrutons leurs faits et gestes. Puis au fil des kilomètres, nous apprenons à les connaître et nous les apprécions. De spectateur, nous devenons Marcheur. Nous partageons leurs douleurs, leurs angoisses, la peur qui les gagne et finalement cette sensation de vide immense où n'importe quelle pensée est bonne à créer un semblant de Sens à cette mascarade brutale et violente.
Sujet très actuel, "Marche ou crève" nous interroge sur le voyeurisme de plus en plus présent dans notre société et sur notre besoin de reconnaissance par nos pairs. Il n'est pas difficile de distinguer la métaphore de la guerre que dessine ce roman. Vous promettez un combat à des adolescents sans but, vous leur faites miroiter l'admiration de tout un peuple qui se passionnera pour vos actes, vous leur laissez presque à portée de main la gloire qui couronnera leur "bravoure" et vous tenez de cette façon la meilleure des troupes, de la poudre à canon qui se sacrifiera pour effleurer la notion de "réalisation de soi". Entre exploration de notre instinct de survie et voyage initiatique, ces gamins vivront des événements qui les marqueront, les traumatiseront mais ceux-ci leur inculqueront également des valeurs d'amitié, d'entraide, de camaraderie et leur permettront de devenir des hommes, trop tôt pour leurs faibles épaules.
La vérité est finalement terrifiante : nous lisons ce roman parce qu'il nous permet de disséquer l'être humain. Nous sommes déjà perdus, autant captivés par cette Marche morbide que les spectateurs qui s'amassent le long de cette route à l'asphalte sanglante en se délectant de la souffrance des concurrents inconscients de ce qu'ils allaient devoir affronter. Ne soyez pas choqués ! Allumer votre téléviseur à une heure de grande écoute, il y aura au moins une chaîne capable de vous proposer un nouveau concept dans lequel vous entrerez dans l'intimité de parfaits inconnus. L'absurdité qui résulte de ces programmes n'a cessé de croître et, alors que j'avançais dans ma lecture, une effrayante question a surgi au fil des pages : et si on proposait un tel show, choquerait-il notre société "moderne" et "évoluée" ? Non, il existe déjà. Il suffit de regarder les journaux télévisés qui renchérissent de violence, font la promotion des conflits et des drames quotidiens sans réellement se préoccuper des humains qui s'en trouvent brisés et de l'humanité assassinée. Enfin, faisons preuve d'honnêteté. On ne finit pas ce roman pour savoir qui remporte la Longue Marche (si tant est qu'on puisse sortir victorieux d'une telle épreuve). On attend la conclusion avec fascination et terreur parce qu'on n'a pas le choix, parce que nous aussi nous sommes piégés et qu'on donnerait tout pour réussir à surmonter cette peur du néant, celui qui nous tend les bras pour que nous nous abandonnions à lui et qu'il efface notre existence. Parce qu'en réalité, nous ne sommes qu'un parmi tous, nous ne comptons pas.
Malgré toute la dureté de cette histoire violente et tragique de cent jeunes qui cherchent un sens à leur existence, tous les éléments sont amenés avec une subtilité qui contraste avec les scènes de mise à mort : arrêter de lutter, c'est prendre son ticket. Ce n'est finalement pas différent de notre combat quotidien... C'est ainsi que ce roman nous jette une cuisante vérité au visage : nous allons tous mourir et la seule chose qui comptera alors est le Sens de ce que nous aurons vécu...s'il y en a un. Points positifs :- La patte de Stephen King et ses références
- Des personnages authentiques et attachants
- Des dialogues tantôt mesurés tantôt crus, mais toujours très justes
- Une métaphore splendide
Points négatifs :- Le contexte est flou, de même que l'origine de la Longue Marche. Personnellement, je vois cela comme un point fort qui permet de donner une résonance universelle à ce roman mais je sais que d'autres lecteurs y verront une ellipse gênante.
- Un fil conducteur linéaire, même s'il est tout à fait justifié.
__________________________ Ma note : 9/10 Coup de cœur __________________________ | |
| | | Hellza succube des enfers
Messages : 3681 Points : 3808 Date d'inscription : 31/07/2012 Age : 44 Localisation : Les Terres Désolées
| Sujet: Re: Marche ou crève Mar 8 Nov - 10:01 | |
| Très belle chronique Aeli ! Merci pour ce partage sur un auteur que j'apprécie énormément, ça me donne envie de m'y remettre ! De suite ! J'ai lu ce roman il y a ...hum, longtemps , il m'a laissé une très forte impression. J'ai momentanément suspendu mon défi perso de (re)lecture de la bibliographie de Stephen King, mais Marche ou Crève fait partie des romans dans lesquels j'ai hâte de plonger à nouveau. Il m'avait vraiment bouleversé. Et renvoyé à ce que tu dis très bien : le scénario est d'autant plus choquant qu'il est non seulement plausible mais déjà dans notre quotidien, sous d'autres formes certes mais bien réel. Comme souvent avec cet auteur, les pires monstres ne sont pas surnaturels, l'horreur et l'indicible naissant de l'être humain. | |
| | | Louve Admin
Messages : 25714 Points : 35336 Date d'inscription : 15/01/2009 Age : 37 Localisation : dans une grotte
| Sujet: Re: Marche ou crève Mar 8 Nov - 12:55 | |
| jamais lu celui-ci et ce n'est pas l'envie qui me manque, juste le temps!
Très chouette avis Aeli, vraiment ! Tu sais donner envie de lire un livre *o* | |
| | | Aeli Dangereux personnage
Messages : 308 Points : 314 Date d'inscription : 01/11/2016
| Sujet: Re: Marche ou crève Mar 8 Nov - 22:46 | |
| Merci à vous deux et heureuse d'avoir suscité le désir de lecture ou relecture de cet ouvrage ! :)
Je ne peux qu'approuver ton défi personnel Hellza. Je tente également de lire la bibliographie complète de Stephen King mais même si la liste se réduit, il m'en reste encore un bon nombre à dévorer ! | |
| | | Hellza succube des enfers
Messages : 3681 Points : 3808 Date d'inscription : 31/07/2012 Age : 44 Localisation : Les Terres Désolées
| Sujet: Re: Marche ou crève Mer 9 Nov - 7:31 | |
| C'est qu'il nous en rajoute en plus Tant mieux ! J'ai commencé la relecture dans l'ordre, parce que ça m'amuse de trouver les clins d'oeil, les connections entre les romans. Mais je vais peut-être tricher un peu, je suis si pressée d'en lire certains... | |
| | | Kassyna Carotte Proie
Messages : 162 Points : 181 Date d'inscription : 21/11/2016 Age : 37 Localisation : Île de France
| Sujet: Re: Marche ou crève Lun 21 Nov - 11:08 | |
| Mon avis : L’intrigue de Marche ou crève se déroule sur quelques jours, du premier au quatre mai. L’année ne nous est pas précisée, rendant tout ceci intemporel. Le premier personnage que nous rencontrons est Ray Garraty, qui vient du sud du Maine. Sa mère le dépose à regret, puisqu’il arrive là où le top départ de La Grande Marche va être donné. Nous faisons ensuite la connaissance de quelques autres candidats, mais le « commandant », présentateur et organisateur de cette épreuve de force, va leur attribuer des numéros, commençant ainsi un certain processus de déshumanisation, qui va aller crescendo. En effet, alors que des groupes se forment au début, ils ne vont pas tarder à se rendre compte que dans ce jeu, c’est chacun pour sa peau. Et tandis que les premiers morts vont être de réels traumatismes pour ces participants (tous ont moins de vingt et un ans), ils semblent s’habituer à l’horreur – ce qui est peut-être en définitive le plus choquant. Quant aux soldats, il ne semble y avoir aucune once d’humanité chez eux, puisqu’ils obéissent aux ordres et tuent ces gamins avec une incroyable indifférence.
Même si l’histoire est relatée à la troisième personne, l’auteur va particulièrement s’intéresser à Ray. Son père ayant été emmené par les Escouades, il habite avec sa mère qui lui fait part de ses craintes face à son engagement, ce qui nous laisse penser que ce qu’il s’apprête à vivre va être terrible. Il va se lier à trois autres personnages : McVries, Olson et Baker. Nous en apprenons plus sur leur passé lors de confidences qu’ils se feront tout en marchant. Nous découvrons rapidement le personnage abject du commandant, décrit comme « le monstre le plus rare et le plus dangereux qu’une nation eût produit, un sociopathe entretenu par la société » (p.21). Il y a aussi, Stebbins, qui sera bien difficile à cerner, Scramm, un jeune marié, ou encore Barkovitch, un être absolument détestable. Une prise de conscience va peu à peu s’opérer, car ils s’aperçoivent que ce show télévisé n’est rien de moins qu’une façon de provoquer sa propre mort, « sauf que le vrai suicide, c’est plus rapide » (p. 183).
Dès les premières pages, nous entrons dans le récit. La Grande Marche débute très vite, et le lecteur va échafauder divers plans qui se verront peu à peu mis à mal par l’auteur. D’ailleurs, il m’est arrivé plusieurs fois de m’imaginer un scénario, pour qu’il s’avère erroné quelques pages plus tard. Par ailleurs, Stephen King parvient très bien à capter l’attention de son lecteur, entre les candidats qui meurent d’épuisement, ceux qui abandonnent ou encore ceux qui deviennent fous. Cependant, je dois reconnaître que j’ai quelques réserves sur Marche ou crève. Tout d’abord, j’aurais espéré davantage de péripéties, peut-être des tentatives de rébellions ou de fuite. Par ailleurs, je me demande ce qui a justifié le choix d’une telle couverture. J’ai attendu de la neige tout au long de ma lecture, en vain. Quant au dernier chapitre, seul le mot « incompréhension » me permettrait de le définir. En effet, je n’ai compris ni son but ni son objet. Quel dommage de finir sur une telle note !
Une citation : « Elle regrettait en ce moment d’avoir été trop négligente, trop fatiguée, ou peut-être trop préoccupée par d’autres chagrins pour mettre fin dès le début à la folie de son fils, pour l’arrêter avant que la lourde machinerie de l’État, avec ses gardiens en kaki et ses ordinateurs, prenne la relève, pour l’enfermer de plus en plus chaque jour dans son insensible réalité, jusqu’à la veille où le couvercle était retombé avec un claquement définitif. » (p.15) | |
| | | Hellza succube des enfers
Messages : 3681 Points : 3808 Date d'inscription : 31/07/2012 Age : 44 Localisation : Les Terres Désolées
| Sujet: Re: Marche ou crève Lun 21 Nov - 14:39 | |
| Une nouvelle lectrice du Maître, super | |
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| Sujet: Re: Marche ou crève | |
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| | | | Marche ou crève | |
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