J'étais prévenue avant d'entamer ce (très) court roman : il a un côté anxiogène.
Je confirme ! De ce fait, même si je l'ai trouvé un peu trop rapide sur certains aspects, je ne regrette pas pour autant son format "novella" (je n'aurais pas eu envie de lire quelque chose de plus long, en fait, traitez-moi de petite nature si vous voulez !).
Au départ, j'avoue que je n'étais pas forcément convaincue par le pitch, le "black-out" de départ, mais c'est bien amené et exploité par l'auteur donc j'ai très vite dépassé mon appréhension. De toute façon, l'intérêt des Fortune cookies réside ailleurs. Au niveau des personnages. Comment Blanche devient-elle Bianca ? Que s'est-il passé pour que cette mère qui voit son monde s'effondrer, ses valeurs jetées à bas, dépasse son déni ? Puis entre en résistance ?
En dehors même de cette question, il y a l'ensemble des personnages... Elisabeth, la fillette, absente et pourtant omniprésente. L'époux, d'abord moteur puis dépassé, les amis, les collègues puis les compagnons de combat. Tous sont tellement vrais, si réalistes, qu'on se reconnait forcément à un moment ou un autre en eux. On ne se contente pas de les suivre, on est avec eux, et c'est bien la raison pour laquelle le roman prend autant aux tripes.
Fortune cookies pose aussi une question dérangeante : où placer le curseur entre résistance et terrorisme ?
Je ne vais pas en dire davantage sur ce roman, pour la bonne raison qu'il est vraiment très court et que j'ai déjà l'impression d'en avoir trop dit... Mon seul véritable regret, c'est que les "vrais" fortune cookies y soient aussi anecdotiques, au final. Je m'attendais bêtement à ce qu'il y ait un enjeu autour d'eux...
Je conseille cette lecture, elle est certes percutante, très liée à l'actualité, mais parfois, ça fait du bien d'être bousculé hors de sa zone de confort.