J'ai lu Parfum de glaces, du même auteur, il y a peu de temps. J'ai retrouvé ici les mêmes thèmes, le souvenir, la mémoire, la perte, le rapport de chacun à son corps. Mais j'ai beaucoup moins aimé ce roman, c'est sans aucun doute celui de Yoko Ogawa qui m'a le moins plu.
Tout d'abord, le personnage central, la narratrice : je ne suis pas arrivée à éprouver de l'empathie, ou même de la sympathie pour elle.Après deux ans de mariage, son mari lui a annoncé qu'il la quittait car il aime une autre et compte l'épouser. Dans un état que je qualifierai de dépressif, cette très jeune femme semble errer dans son incapacité à prendre sa vie en main.
Les décors dans lesquels elle évolue m'ont semblé froids, et le mot "décor" d'ailleurs ne m'a jamais semblé si approprié : les maisons m'apparaissaient comme des suites de façades et les personnages eux-mêmes semblaient fantomatiques. Sauf le neveu de la narratrice peut-être, mais qui paraît comme déplacé dans ce jeu de miroirs et de souvenirs. Même l'ex mari et sa future femme, à peine croisés, m'ont paru plus consistants que le personnage principal. C'est sans aucun doute fait dans un but précis, et j'aime beaucoup la façon d'écrire de Yoko Ogawa, très poétique, mais je ne suis pas arrivée à m'intéresser à "l'intrigue". La fin ne m'a pas surprise d'ailleurs.
Je suis donc un peu déçue par ce roman, mais je vais cependant continuer ma plongée dans la bibliographie de Yoko Ogawa.