[Sara Lövestam] Chacun sa vérité

Année d'édition : 2016
Edition :  La bête noire (Robert Laffont)
Nombre de pages : 304
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
" Si la police ne peut rien pour vous, n'hésitez pas à faire appel à moi. " Kouplan, détective sans-papiers.
Depuis trois ans, Kouplan est en " situation irrégulière ". Sa demande d'asile a été rejetée par la Suède mais il ne peut rentrer dans son pays, l'Iran, sans risquer sa vie. Dans l'attente d'un avenir meilleur, il lui faut échapper à la vigilance quotidienne des autorités, tout en gagnant assez d'argent pour subvenir à ses besoins : ex-journaliste, il songe à poursuivre dans l'investigation. Un jour, il propose ses services sur Internet et une femme lui répond : sa fille de six ans a été enlevée. Cette enquête va le précipiter dans le Stockholm underground, ces recoins de la ville où les clandestins sont des proies faciles pour les criminels...

Mon avis : Kouplan, un homme d’une vingtaine d’années, vit en Suède malgré l’avis d’expulsion qui a été proposé à son encontre. Il n’a donc pas de papiers d’identité et passe son temps à se cacher des forces de l’ordre ; le simple fait de croiser un agent de police lui provoque des sueurs froides et le tétanise. Cet ancien journaliste d’investigation décide de s’improviser détective privé afin de pouvoir subvenir à ses besoins. Pernilla va faire appel à ses services pour l’aider à retrouver Julia, sa fille de six ans, qui a disparu. Seulement, Julia ne veut en aucun cas avertir les autorités de la disparition de son enfant, qu’elle a toujours protégée du monde extérieur, de peur qu’on la lui prenne. Comme nous allons le découvrir au fur et à mesure de la lecture de Chacun sa vérité, nos deux personnages principaux ont donc bien des points communs, et ensemble, ils parviendront peut-être à démêler le vrai du faux…

Kouplan est un jeune Iranien qui s’est vu refuser par la Suède sa demande d’asile. Ne voulant surtout pas retourner dans son pays d’origine, il tente de se faire le plus petit et le plus discret possible. Mais il n’est pas facile de trouver un emploi lorsqu’on n’a pas de papiers d’identité. Il se met donc à son compte, et malgré son physique d’adolescent qui fait qu’on ne le prend pas toujours au sérieux, va tenter de mener l’enquête pour retrouver Julia. Cette petite fille de six ans est élevée par sa mère, et peu de personnes peuvent se vanter de l’avoir croisée. En effet, elle n’est pas scolarisée, et sort très peu de chez elle. Sa maman ne la lâche pas d’une semelle, car elle a peur qu’on la lui prenne. Mais pourquoi une telle crainte des services sociaux ? Puisque même si elle a eu des soucis d’ordre psychiatriques qui lui ont valu d’être hospitalisée, elle jure d’être une bonne mère. C’est un point que Kouplan devra éclaircir s’il souhaite retrouver la petite Julia dans les méandres de Stockholm.

Je dois avouer que je n’ai pas été passionnée par ma lecture de Chacun sa vérité. En effet, j’ai tout d’abord trouvé que l’intrigue met beaucoup (trop) de temps à s’installer. Durant la première moitié du livre, le semblant d’enquête piétine, et j’ai franchement eu l’impression de tourner en rond, à tel point que plus d’une fois, j’ai envisagé de mettre un terme à ma lecture. De plus, je n’ai pas trouvé l’écriture de Sara Lövestam particulièrement fluide – ou du moins sa traduction, ce qui n’a pas vraiment arrangé les choses. Par la suite, le rythme s’accélère un peu, mais certaines révélations nous laissent deviner le fin mot de l’histoire. Néanmoins, les personnages deviennent alors plus attachants, et j’ai passé un meilleur moment pour la seconde moitié de ce livre. Cependant, les aventures du détective Kouplan ne m’ont pas vraiment séduite, ce qui est dommage, car il semblerait que nombre de lecteurs les aient appréciées, d’autant plus qu’il a été encensé par le prix de l’Académie suédoise des auteurs de polars 2015.

Une citation : « La personne la mieux placée pour savoir où se trouve un ou une disparu(e) est une personne qui a elle-même disparu. » (p.48)