Kingsman — Services secrets

Scénario : Mark Millar
Dessin : Dave Gibbons

Les épisodes ont été rassemblés dans un seul volume. C´est cette édition que je chronique, et non pas chaque épisode.
Il existe également un film du même titre. Il en est bien l´adaptation… et est sorti en même temps ! Attention : il y a des différences importantes entre les deux.

Partout dans le monde, des célébrités sont kidnappées, mais aucune rançon n´est demandée. Les services secrets britanniques, aussi étonnés qu´inquiets, chargent leur agent Jack London de résoudre cette affaire. Oui, mais Jack doit gérer un problème tout aussi sérieux : son neveu, Gary, s´est rendu coupable d´une frasque de trop ! Lui qui, jusque là, négligeait cette sœur et ce neveu qui sont sa seule famille, décide de prendre le jeune homme sous son aile en l´introduisant dans le programme d´entraînement des services secrets. Surprise : Gary se montre doué. Il ne lui manque que l´essentiel pour un espion anglais, et pour cela, il n´est pas doué du tout : LA CLASSE !

C´est le film que j´ai vu en premier, et les deux sont… très différents ! La trame est la même : un tout jeune espion et son mentor (dans le film, ils n´ont aucun lien de parenté), un complot… Cette trame est née d’une réflexion que s’est faite Mark Millar : James Bond est un héros populaire à souhait, mais on sait fort peu de choses de ses débuts d’espion. Pourquoi ne pas imaginer son apprentissage ? C’est ce qu’a fait Mark Millar, en mêlant les éléments essentiels des films de notre cher Double Zéro (action, élégance, gadgets…) et la trame de My fair lady (qui elle-même reprend celle de la pièce Pygmalion… mais ceci est une autre historie !).
Que sort-il d’un mélange aussi improbable ? Une sacrée réussite ! On y trouve beaucoup d´action, de violence décalée… et pas mal de satire : les espions souffrent des coupures budgétaires dans leur service (l´un d´eux meurt à cause… d´un gadget défectueux !), le méchant mégalo est tout jeune et très riche grâce à une petite invention (ça me rappelle le concepteur d´un gros f blanc sur fond bleu)… Bon, n´attendons surtout pas de suspense. C´est avant tout une parodie du genre doublée d’une satire bien corrosive ! Et une très bonne parodie.