[Candice Fox] Archer & Bennett tome 3 : Fall

Année d'édition : 2018
Edition : Michel Lafon
Nombre de pages : 475
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Si Frank Bennett se concentre assez, il peut parfois oublier que sa partenaire au département des homicides de la police de Sydney, Eden Archer, est aussi une serial killer.

Heureusement que leur nouvelle enquête va lui changer les idées. Dans les parcs de Sydney rôde un prédateur et le temps n’est plus au running… Une première victime est retrouvée défigurée. Alors que l’enquête avance, la petite amie de Frank, Imogen, enquête sur un cold case : deux enfants disparus vingt ans plus tôt, Eden et son frère !

Et il est clair qu’à poser trop de questions en lien avec eux, vous pourriez vous retrouver enterré aussi profondément qu’Eden a enterré son passé…

Voilà un ouvrage que j’ai mis énormément de temps à lire. Je pensais de prime abord que la lecture n’était pas adaptée à mon état d’esprit du moment mais je l’ai pris en main sur une période suffisamment longue pour l’avoir testé sur des humeurs différentes, rien à faire, c’était lent et je n’avançais pas. Ce sera le principal reproche de ce dernier tome de la trilogie de Candice Fox, ne pas avoir su suffisamment garder mon attention pour être embarquée dans cette nouvelle enquête.

Dans ce dernier opus, on retrouve donc Franck, qui a su se départir de son alcoolisme et semble avoir surmonté son traumatisme dans les bras de sa psychologue Imogen. Mais dans l’ombre, Franck reste déboussolé, perdu entre ses convictions et le respect de la loi et Eden, sa coéquipière qui dans la nuit devient une chasseuse de prédateurs, une tueuse méthodique et froide, une femme qui a failli mourir découpée dans un hangar et qui garde des séquelles de leur enquête précédente ; une infiltration ayant mal tourné. Pourtant Franck reprend rapidement du service auprès d’Eden, le binôme est chargé d’une affaire sordide ; une joggeuse défigurée et abandonnée dans les buissons d’un parc.

Avec un tel synopsis, on imagine aisément le bagage psychologique des personnages, une matière à créer des personnages forts, attachants, avec des qualités et surtout des défauts, des personnages réalistes et passionnants, pourtant, le façonnage des personnages n’a cessé de sombrer depuis le premier tome Hadès.

Dans le second opus, Franck ne me plaisait plus, trop perdu dans son alcoolisme, son traumatisme et trop concentré sur lui même au détriment des autres et de sa coéquipière notamment qui en porte les conséquences. Dans ce tome, il est complètement à côté de la plaque, je n’ai pas compris ce que l’auteur voulait faire de ce personnage, on a bien compris que c’était un beau spécimen australien qui avait des valeurs mais je n’y ai rien vu d’autres ici à part qu’il était le jouet d’une nouvelle femme, le spécimen perd encore de sa superbe, et devient plutôt insipide et sans intérêt.

Quant à Eden, le personnage est un peu métamorphosé par son expérience au sein de la ferme, sa dernière enquête lui a fait frôlé la mort, dans le second tome, on commençait à voir en elle un début d’humanisation. Finalement si elle est un peu l’ombre d’elle même dans ce tome, nettement moins flippante que dans le premier opus, nettement moins intéressante que dans le second, souvent perdue dans ses pensées et ses réflexions, son évolution perd malheureusement sa saveur.

Du côté des personnages secondaires, Hadès vieillit mais reste imposant et charismatique, on le voit assez peu, c’est dommage, Imogen la nouvelle petite amie de Franck est une véritable « tête à claques », je n’aime pas le personnage depuis le début et son côté « fouille merde » m’a agacée plus qu’angoissée (effet souhaité initialement je suppose), son attitude autoritaire et directive avec Franck m’a fait grincé les dents, enfin bref passons. Par contre, j’ai beaucoup aimé Hookie ou Bood, des personnages psychologiquement très intéressants, une petite punkette asiatique surdouée, adolescente qui bosse pour la police en charge des pédophiles en ligne avec une tragique histoire familiale et un mystérieux chasseur, type bûcheron canadien, incollable sur les poisons et fléchettes.

Qui dit thriller, dit enquête, tout comme les précédents, l’auteure joue sur plusieurs intrigues parallèles. L’enquête policière et officielle d’une part, on sait dès le début qui est la tueuse, on suit ses pensées, son passé et on découvre pourquoi elle en est arrivée là, sur fond d’image aseptisée de la femme, des dérives de la chirurgie et les conséquences d’un harcèlement psychologique maternel, des idées intéressantes, un profil psychologique non dénué d’intérêt mais malheureusement très peu développés dans les chapitres concernés. Pourtant, c’est certainement ce que j’ai préféré lire, ces fameuses pensées du tueur. D’autre part, il y a l’intrigue officieuse, celle qui tourne autour d’Imogen et de sa recherche des enfants Tanner qui vont l’amener tout droit vers Eden. Cela aurait du avoir pour effet de nous stresser un peu, de voir si oui ou non la vérité serait révélée, en fait non, le personnage d’Imogen est tellement antipathique, qu’on a qu’une envie, qu’elle se prenne un mur dans son enquête !

En bref, vous l’aurez compris, entre les personnages qui n’ont pas évolué de manière intéressante mais qui au contraire se perdent dans leurs extrémités et les intrigues qui étaient trop peu développées tel un soufflé qui retombe aussi vite qu’il a gonflé, je n’ai pas franchement apprécié ma lecture. Trop de longueurs qui ne servaient pas l’intrigue, trop d’éparpillement qui n’avaient aucun intérêt si ce n’est ralentir l’ensemble et le faire sombrer dans l’ennui. C’est vraiment dommage parce qu’il y a des moments plus intenses mais trop rares et étouffées par le reste. Quant à cette fin, j’avoue elle m’a un peu surprise, ce choix de l’auteur montre qu’elle n’a pas souhaité sombrer dans la facilité mais là encore cela manque de profondeur. C’est ça en fait, en lisant ce roman on survole pas mal de jolies choses mais sans y voir de plus près. Une déception !