[Xavier Mauméjan] Kraven

Année d'édition : 2009
Edition : Mnémos
Nombre de pages : 480
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
1969, Banlieue londonienne. Un vieillard amnésique est ramené dans sa famille par deux hommes en blouse blanche. Des bribes de souvenirs lui reviennent peu à peu quand il se met à lire des comics et des pulps que lui procure son petit-fils… Il se souvient alors des aventures épiques de Lord Kraven, membre prestigieux de la Ligue des Héros dirigée par le mystérieux Sir Baycroft. Pour l’Empire et pour la Reine, l’ingénieur Cavor, l’inquiétant Maître des Détectives, l’impulsif Bud Colt et le Docteur Fatal mènent un combat sans trêve contre l’Internationale féérique dirigée par l’insaisissable Peter Pan…

Votre Opinion:
Kraven est un récit étrange. La couverture vous promet les aventures très Belle Epoque d'un héros typique des feuilletons qui fleurissaient alors, mais l'histoire nous met aux prises avec un grand-père amnésique refourgué comme ça au foyer de sa fille pendant les années soixante. Au fur et à mesure que les pages défilent, on sent venir la ficelle grosse comme une maison, avant même que le grand-père ne se forge une idée sur sa réelle identité.
Les chapitres qui s'égrainent semblent nous donner satisfaction, avant de tout renverser dans une direction complètement imprévue, brisant complètement toutes les clefs que le lecteur croyait avoir. Avec, en filigrane, ces personnages récurrents que sont Peter Pan et ses enfants sauvages, les pirates et les Peaux Rouges, Wendy et la Fée Clochette.
Il en résulte une trame complexe sur plusieurs niveaux, où l'identité que les gens croient avoir se mélange avec celle qu'ils ont sans parfois qu'on sache trop qui est quoi dans une histoire assez longue et aux multiples facettes. Elle fait voyager du positivisme flamboyant du héros européen sûr de lui à la Guerre des Bouchers, au colonialisme oriental et aux luttes ouvrières, avançant inexorablement entre désillusions d'un monde et espoir aveugle, vers un final étrange. Pas réjouissant, non. Ni vraiment mystérieux. Simplement étrange.

Honnêtement, malgré son épaisseur, ce bouquin m'a happé, et je l'ai dévoré. Anecdote: on ne peut pas dire de quel genre il est sans le spoiler. Ouaip.