[Camilla Läckberg] Erica Falck et Patrik Hedström tome 1 : La princesse des glaces

Année d'édition : 2008
Edition: acte Sud
Nombre de pages : 381
Public visé : adulte
Quatrième de couverture :
Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d'une amie d'enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d'eau gelée. Impliquée malgré elle dans l'enquête (à moins qu'une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l'œuvre), Erica se convainc très vite qu'il ne s'agit pas d'un suicide. Sur ce point - et sur beaucoup d'autres -, l'inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint.

A la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge clans les strates d'une petite société provinciale qu'elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d'autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d'un peintre clochard - autre mise en scène de suicide.

Au-delà d'une maîtrise évidente des règles de l'enquête et de ses rebondissements, Camilla Läckberg sait à merveille croquer des personnages complexes et - tout à fait dans la ligne de créateurs comme Simenon ou Chabrol - disséquer une petite communauté dont la surface tranquille cache des eaux bien plus troubles qu'on ne le pense.

Je viens de voir qu'il était disponible en format poche chez Babel noir ^^

Citation :

Mon avis : Après mon énorme coup de cœur pour Millénium et le battage médiatique fait autour des auteurs de thrillers du Nord, je me suis dit que Camilla Lackeberg était ma prochaine découverte et je suis loin d’être déçue, bien au contraire.



Si mes infos sont bonnes, ce livre est le premier dans lequel nous rencontrons Erica. Par un matin froid propre à la Suède, un habitant de Fjallbacka, bourgade retirée, près d’un lac, vivant principalement de la pêche, découvre le corps sans vie d’une jeune femme mariée. Il rencontre Erica Falck fortuitement et lui demande de venir voir par elle-même. Erica reconnaît donc son amie d’enfance qu’elle avait perdue de vue pour des raisons obscures même pour notre héroïne. Profondément choquée car toujours attachée à cette amitié perdue, Erica se retrouve mêlée aux premières constatations de la police à la demande de la mère de Alex, la morte. Elle y retrouve un ami d’enfance, Patrick, enquêteur perspicace qui l’aimait en secret. La nécrologie qu’elle doit écrire pour la famille l’amène à rencontrer quelques personnes qui font s’immiscer le doute sur le suicide présumé de la jeune femme et lorsque Patrick lui confirme les conclusions du légiste, Erica est inexorablement emportée dans la recherche du meurtrier. Très vite elle comprend que la jeune femme a une part d’ombre, une vie cachée, des amis improbables et tout se complique.



Je vais en rester là car j’aurais envie de vous en dire plus mais où serait après votre intérêt de lire ce livre ? Tout d’abord, je note que je suis rentrée dans l’histoire dès les premières lignes, déjà en interrogation car l’action se met en place de suite ainsi que l’enquête.

Le point de vue du narrateur est omniscient et si la mise en page, peut-être due à l’édition n’aide pas à passer d’un personnage à un autre car aucune distinction, juste un saut de deux lignes entre ce que moi j’appellerais de courts chapitres, on finit par très bien s’y habituer même si les personnages sont nombreux. Certes, j’aurais voulu que le côté Desperate, cité par la quatrième de couverture soit plus exploité, que l’on sente vraiment plus de l’animosité entre les habitants, qu’elle soit plus palpable. J’aurais voulu que les rencontres entre les habitants soient plus fréquentes et plus houleuses mais je n’oublie pas que nous ne sommes ni en France, ni aux Etats-Unis donc mon bémol est un semi dièse.

L’enquête est prenante sans être extraordinairement originale mais elle a le mérite de laisser le suspense planer jusqu’au bout, de réserver quelques surprises et c’est une des raisons pour lesquelles ce roman m’a vraiment plu.



Je trouve que la force première de Lackeberg réside dans ses personnages. S’ils ne s’expriment pas à la première personne, le narrateur se place de leur point de vue et nous laisse donc tout le loisir de découvrir la complexité, l’intimité, le passé des personnages ainsi que leurs pensées présentes. Personnages qui sont très ordinaires et donc très réalistes. Aucune chance de trouver un super-héros, une femme fatale et autre lieu commun. Non de simples habitants comme c’est le cas de tous les villages, confrontés au meurtre. Des personnages avec leurs forces et leurs faiblesses toutes soulignées. Des déplaisants, des plus sympathiques…

Erica et Patrick qui mènent finalement l’enquête conjointement et vivent une idylle, ne tombent jamais dans la nigauderie et alimentent l’histoire de par leurs découvertes de l’amour ensemble intelligemment et encore une fois avec tout le réalisme qui manque cruellement dans la romance.

Les personnages secondaires sont nombreux et tous une pierre à l’édifice du roman. J’ai particulièrement aimé le Commissaire Mallberg tellement il est cupide et prétentieux mais surtout inefficace, l’archétype du travailleur qui se pense supérieur et injustement incompris.



Que dire du style de l’auteure ? Il est toujours de le savoir vraiment face à une traduction mais le rendu est en tout cas très coulant, très actuel, quelques références littéraires et musicales que j’ai trouvées sympathiques et fort à propos, et surtout très énergique tout en laissant les choses s’installer ce qui facilite la compréhension. Elle sait aussi introduire d’autres histoires dans la principale, outre l’histoire d’amour, qui n’ont pas d’incidence sur l’enquête mais apporte un côté familial à l’œuvre.



En conclusion, une auteure que je veux continuer à découvrir et que je vous conseille vivement.



Ma note : 17/20