Année d'édition : 1970
Edition : J'ai Lu
Nombre de pages : 220
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Après huit ans d'attente, Seth Morley reçoit son autorisation de transfert sur la planète Delmak-O. Il s'y retrouve en compagnie d'une douzaine d'autres personnes originaires de tous les points de la galaxie. Chacune représente une discipline scientifique différente mais nul n'est là pour recevoir ni pour leur dire quel genre de travail on attend d'eux.
Qui plus est, la planète est changeante et le paysage se déforme sans arrêt. Les colons aperçoivent parfois un édifice qui, à d'autres moments, s'évanouit. Ailleurs, ils croisent de grosses coccinelles portant des caméras sur leur dos !
Mais la situation devient véritablement dramatique lorsqu'une sorte de folie homicide s'empare de certains membres de la communauté. N'ont-ils pas été envoyés sur Delmak-O que pour y périr ?
Ma lecture : Cela faisait plusieurs années que je n'avais pas ouvert un roman de cet auteur. Pour une raison très simple : le lire m'emmène si "loin" que j'ai du mal à revenir sur terre ensuite ! J'en ai parfois le vertige, rien qu'à la lecture des délires psychotropiques de ses protagonistes : il explose notre vision du réel, pousse la réflexion théologique au delà de tous les possibles, observe les rapports humains sans complaisance...sans parler de la façon dont il met à nu l'âme des pauvres créatures qu'il décrit...
L'avant-propos nous met dans le bain : l'auteur nous dit qu'il s'est servi d'une de ses expériences sous LSD pour écrire un passage du livre...Un seul, c'est sûr ?
La quatrième de couverture est explicite : un groupe de colons se retrouve coincé , sans directive ni possibilité de retour, sur une planète peuplée d'organismes autant mécaniques que biologique. Des bâtiments semblent changer de place en dehors du campement. Au sein de l'équipe même, les tensions provoquent rapidement des heurts.
J'ai beaucoup aimé la religion très élaborée qu'a créé l'auteur pour ce roman. Il s'agit d'une Divinité à différents aspects : le Psychofaçonneur qui peut "réenrouler" le temps, l'Intercesseur qui peut modifier le présent, le Marcheur-Sur-Terre pour l'aide individuelle, opposées au Destructeur de forme qui équivaut à la mort. Tous les protagonistes sont imprégnés de cette théologie, et leurs actions en sont tributaires tout au long du roman.
Le paysage de la planète est hallucinant, aussi bien que les créatures qui la peuplent, et c'est autant un roman d'aventure que de science-fiction quand il s'agit d'exploration !
Ce roman ne fait que 220 pages, se lit très vite (parce qu'on veut savoir le fin mot de l'intrigue !), mais il est dense, riche, passionnant. Un livre qui m'a beaucoup plu.