Connaissant le talent d’Anne Rossi, je n’ai pas pu m’empêcher de jeter un œil sur le journal d’Ariane, jeune fille surdouée au caractère trempé mais à la santé fragile. Cette adolescente solitaire se retrouve en Fac de droit à un âge où la plupart des élèves commencent juste à préparer le passage du Bac. Avec son physique de crevette, elle souffre encore plus du décalage qui la sépare des autres étudiants, pour lesquels elle n’est qu’une bête curieuse.
S’il n’y avait que ça, tout irait bien… le hic, c’est que pour ses études, la studieuse Ariane, encore mineure, est confiée à sa sœur. Tout les oppose, à commencer par leurs 14 années d’écart. Et très vite, entre elle, l’époux de la sœur en question se retrouve avec le rôle de conciliateur. Le problème, c’est qu’Alexandre a beaucoup de points communs avec Ariane, qui s’entiche de lui. Malgré sa maturité exceptionnelle, son regard critique, la jeune fille s’entiche comme seule une ado de 16 ans sait le faire, jusqu’à l’obsession. Tant pis pour les 17 ans d’écart, le regard des autres, quand sa sœur quitte Alexandre, Ariane va tout faire pour séduire son trop parfait ex-beau-frère.
Jusque-là, j’avoue que j’avais suivi ses tribulations avec beaucoup d’amusement. Par la suite, ça s’est corsé. J’ai trouvé qu’il y avait des aspects assez malsains dans l’obsession d’Ariane et sa relation avec Alexandre. Surtout quand elle se démène alors qu’il ne fait au final aucun effort, bien au contraire. Le fait que la jeune femme qu’elle devient ne soit pas facile, incapable de réaliser des concessions, n’excuse pas tout. Certains points dans les épisodes du milieu de cette chronique d’un amour fou m’ont vraiment dérangée, sans que je sache forcément en quoi.
Le pire étant qu’Ariane n’est pas aidée, heureusement qu’elle a un caractère fort et un mental en acier… Sa famille en particulier se montre souvent détestable (je crois que ce sont des cas d’école psychologiques) et je me suis demandée si à un moment ou un autre elle parviendrait à fuir afin de se construire pour de bon et chercher un peu de stabilité affective. Parce qu’à l’épisode 15, ce n’était pas encore ça et je n’arrivais qu’à la plaindre vu les vents qu’elle ne cessait de recevoir.
Cette Chronique d’un amour fou était donc sympathique, surtout grâce au ton de la narratrice, mais j’avais du mal à en venir à bout. Elle me mettait trop souvent mal à l’aise.
Puis les derniers épisodes m’ont permis de raccrocher. Et c’est grâce à la toute fin, les 3 / 4 derniers épisodes du feuilleton, que j’ai pu boucler ma lecture sur une bien meilleure impression générale. Surtout lorsque Ariane, des années plus tard, retrouve son journal et peut fournir des explications et des ressentis en prime, avec le recul. Elle s’aperçoit à quel point ce journal agissait comme un prisme qui déformait la réalité et montrait une focalisation exclusive sur sa relation avec Alexandre, et j’ai beaucoup apprécié que l’auteur m’apporte cette information.
Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler davantage ceux qui voudraient lire cette Chronique d’un amour fou, même s’il y a un point important sur la fin que j’ai particulièrement apprécié.
Reste que j’ai souvent eu envie de baffer les personnages, et plutôt deux fois qu’une.
Mon petit doigt me dit que c’était un peu fait exprès…