Année d'édition : 2002 (la 1ère en 1961 pour la tradusction française))
Edition : Denoël
Nombre de pages : 237
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : «C'était le reflet vampirique de la pourriture, des temps disparus et de la désolation ; le phantasme, putride et gras d'égouttures, d'une révélation pernicieuse dont la terre pitoyable aurait dû pour toujours masquer l'apparence nue. Dieu sait que cette chose n'était plus de ce monde - et pourtant au sein de mon effroi, je pus reconnaître dans sa matière rongée, rognée, où transparaissaient des os, comme un grotesque et ricanant travesti de la forme humaine. Il y avait, dans cet appareil pourrissant et décomposé, une sorte de qualité innomable qui me glaça encore plus.»
Ma lecture :Ce livre est un recueil de nouvelles d'H.P. Lovecraft qui m'étaient encore inconnues, pour la plupart. J'ai donc eu beaucoup de plaisir à les découvrir, d'autant qu'elles sont de très bonne qualité. J'ai un véritable coup de coeur pour ces nouvelles.
Je suis d'ailleurs est un récit à la première personne d'une fuite vers la lumière, d'une prise de conscience. Terrifiant !
La musique d'Erich Zann : un voisin musicien joue des airs de viole mystérieux et addictifs... Le Mal par la musique, des sarabandes vertigineuses, au sein d'un quartier mystérieux .
L'indicible, thème récurrent chez Lovecraft : la terreur crée par ce qui ne peut se décrire, laissant le travail de l'horreur à nos imaginations fertiles ! C'est un des récits que je me plais à imaginer autobiographique : "(...) ma préoccupation constante de ce que j'appelais les choses "innomables" et "indicibles" trahissait en moi un esprit fort puéril,non sans rapport avec ma réussite plus que relative dans le métier d'écrivain que je m'étais choisi. J'aimais trop terminer mes histoires sur des spectacles ou des bruits qui paralysaient les facultés de mes héros ,et leur enlevaient toujours le courage, les moyens ou la force de raconter ce par quoi ils étaient passés." (p.37/38). Ici, un jeune homme fait le récit de ce qui est arrivé à un de ses ancêtres, une attaque dont il a été victime.
Dans
Air froid , un jeune homme se lit d'amitié avec un de ses voisins de pension, un docteur qui doit vivre, pour sa santé, dans un environnement à très basse température. Le sujet de ce récit est une fois de plus la médecine et ses perversions, de façon très originale.
Le molosse : des tombes pillées par deux jeunes hommes en quête de sensations fortes, afin d'agrémenter leur musée de l'horreur... Ou comment on se brûle à jouer avec des puissances qui nous dépassent !
"Un moment qui ne convenait pas,un éclair venu,une manipulation maladroite de la tourbe amollie,compromettait presque entièrement la distillationd'extase que nous valait lexhumation de quelque secret honteux et grimaçant de la terre." (P.74/75) Ah, Lovecraft et la poésie du macabre
C'est ici que j'ai enfin trouvé de plus amples renseignements sur le mystérieux "plateau de Leng" !
La maison maudite et
La tourbière hantée sont deux récits sur la mémoire des lieux, et sur comment ils peuvent être souillés.
Arthur Jermyn "La vie est une chose hideuse,et à l'arrière-plan,derrière ce que nous en savons,apparaissent les lueurs d'une vérité démoniaque qui nous la rendent mille fois plus hideuse" (p.143) Comment la quête de ses origines revient parfois à ouvrir une boîte de Pandore !
Le modèle de Pickman : la visite de l'atelier d'un peintre, qui a des modèles ...peu conventionnels.
La cité sans nom : je rapprocherai ce récit des Montagnes Hallucines et de Dans l'abîme du temps, puisqu'il s'agit d'une exploration d'une cité millénaire, envahie par les sables du désert. Délectable !
La peur qui rôde est une histoire de village mystérieusement dévasté, de maison hantée, et de monstrusité malveillante.