Virginia Valmain est une détective privée de Dunkerque. Lorsqu'une femme imposante vient lui supplier de retrouver son mari disparu depuis six mois, Virginia commence par refuser. Jusqu'à ce moment où elle comprend que le mari en question fait parti des disparus de Saint-Folquin. Un mystère encore entier et dont personne ne comprend rien. Intrigué, Virginia décide donc de se rendre sur place en compagnie de Lao-Tseu son bras droit et de Mère-Grand. Les ennuis vont commencer, mais pas forcément pour ceux que l'on croit !
Ayant eu l'occasion de dévorer Manhattan Carnage et dans l'attente de découvrir le cross-over d'orcus et Felicity Atcock, j'avais envie de découvrir l'auteur dans un autre registre. Si ce roman est complètement barré et aussi déjanté que Manhattan Carnage, il est pourtant très éloigné de par son genre et son héroïne, bien vivante cette fois-ci. Le constat est sans appel : j'ai passé un moment hilarant avec cette enquête complètement allumée qui brise les codes du roman policier avec délectation et sans aucune gêne !
L'auteur nous prend à partie en permanence dans ce roman. Virginia s'adresse à nous et nous transforme en acteur de son enquête. Elle n'hésite pas à expliquer que c'est elle qui écrit le roman et que donc elle peut bien en faire ce qu'elle veut. Alors si elle eut qu'untel meurt tout de suite,elle le fera. Le roman en devient donc assez surprenant puisqu'on avance au gré de la demoiselle qui en plus apprécie de garder le suspense jusqu'au bout ! Alors oui elle résout bien vite l'énigme, mais elle ne dit rien aux lecteurs, prétextant que dans un bon polar c'est à la fin qu'on a les infos et le dénouement !
Déjà donc, on se marre du début à la fin. Les notes en fin de pages, la répartie des héros, l'invraisemblance d'un tas de situations barrés font que le roman se lit à la vitesse éclair et surtout qu'on se marre. C'est cru, vulgaire à cause de Mère-Grand, mais on en redemande volontiers ! Le cerveau est quasi mis sur off tout au long du roman et on apprécie de suivre les évènements que parfois l'héroïne nous spoile pour le fun !
Ensuite, on a une panoplie de personnages mémorable. Lao-Tseu, ce grand black musclé et adepte de citations chinoises, un peu simplet et qui pourtant possède une mémoire incroyable qu'il ne sait hélas pas utilisé comme il faut. Mère-Grand, une femme corpulente, lesbienne et qui jure deux fois plus qu'un charretier. Il ne faut pas espérer lui retourner l'esprit à la Mère-Grand parce qu'elle est capable de nous arracher la tête (ou de nous faire tomber dans les pommes avec son haleine spécial mix alcool/cigare). Virginia l'héroïne est une belle nana aux formes généreuses et semble-t-il gâté par la nature à l'inverse de Curly (je vous laisse deviner pourquoi un tel surnom), son chauffeur, fils d'un riche avocat et qui apprécie les histoires d'un soir. Ajoutons une maire purulente, vraiment écoeurante, une veuve anglaise semble-t-il un peu éploré et surtout méga chiante et on a là des personnages délicieux que j'ai adoré suivre même si on a bien envie d'en baffer la moité !
Dans les disparus de l'A16, plusieurs personnes ont soudainement disparus à Saint-Folquin, petite ville du Nord, pas loin de Dunkerque d'où vient d'ailleurs Virginia (ma très chère ville *o*). La demoiselle est donc embauché pour retrouver le mari disparu et forcément les cadavres et indices s'accumulent autour d'elle et son équipe. Je n'en dirais pas davantage, mais cela reste un polar bougrement efficace et hilarant ! On se pose des questions, on anticipe certaines choses et finalement je ne m'attendais pas à une telle révélation. L'auteur nous rend fou et nous promène vraiment comme il le souhaite ! De quoi devenir chèvre !
En bref, j'ai passé un très bon moment avec ce roman policier. C'est drôle, volontairement cliché, plein de clin d'oeil à notre actualité et on en redemande ! Alors chère éditrice de chez J'ai lu, comme demandé dans le roman, on vous supplie de nous publier une autre aventure déjanté de Virginia qui n'est pas sans rappeler l'humour de Nadine Monfils !