Yoko Oawa fait partie de mes auteurs préférés, mais j'ai toujours autant de difficultés pour parler de ses romans. Il me manque des mots pour décrire la légèreté et la sensibilité de son écriture.
Parfum de glace est le récit d'une quête : celle de Ryoko, qui désire comprendre pourquoi son compagnon s'est donné la mort. Rien ne laissait présager ce geste désespéré. Elle découvre que cet homme lui avait caché tout de son passé, de sa famille.
Lire Yoko Ogawa, c'est s'exposer délibérément au vertige des sens, à l'angoisse, et à la beauté. Je suis certaine que la traduction fait que je perds beaucoup de cette beauté, mais c'est malheureusement impossible pour moi de lire le japonais, alors je m'en contente en rêvant à ce que ce doit être : les mots sont si précis, si bien choisis, que le texte original doit être d'une puissance extraordinaire. En même temps, les décors et les dialogues paraissent dépouillés, mais jamais vides : comme pleins d'échos et de miroirs.
Ryoko va tenter de remonter la piste du passé de cet homme qu'elle aimait. Il y a beaucoup de pudeur dans les sentiments exprimés, une grande douceur dans la façon dont les personnages communiquent, agissent entre eux. Et, comme souvent, les limites entre le surnaturel et le monde réel semblent perméables. Parfum de glace est un très joli roman, triste et beau. J'ai vite renoncé à attendre des réponses, une clef, pour suivre Ryoko, tout simplement.