M pour Mabel est une autobiographie qui traite de fauconnerie avec techniques et précisions, écrasant, peut-être, le deuil et ses étapes.
Helen Macdonald est une passionnée d’oiseaux et de fauconnerie grâce à son père qui l’y a initiée très jeune. Ce dernier meurt brutalement et Helen encaisse le coup en se procurant un autour qu’elle nommera Mabel. Au travers du rapace, elle retrace sa jeunesse, sa vie, sa relation avec Mabel, mettant en parallèle celle de Terence H. White et son autour Gos.
M pour Mabel a été une lecture très fastidieuse pour moi. Ce roman ne se lit sans y être vraiment préparer, si on ne sait pas à quoi s’attendre, on peut vite être dérouté par la richesse du texte, mais aussi ses nombreuses digressions et sur le côté technique et historique de la fauconnerie.
Helen Macdonald est une chercheuse de l’université de Cambridge, ce qui ressent au fil de la lecture, ce qui pourrait être un plus, finit par créer des lourdeurs dans le texte à force de descriptions et explications perdant parfois le lecteur. Pourtant, la narration est riche et réfléchi.
L’auteur s’est perdue en perdant son père et cherche une raison de continuer. En adoptant Mabel, elle réalise un rêve de longue date et s’enfonce dans une relation exclusive qui la coupera du monde au fil du temps. Petit à petit, on la voit méditer sur son enfance, avec son père, sur sa vie. Elle observe énormément son apprentissage avec Mabel, elle y met beaucoup d’elle, parfois trop. Plus son lien avec Mabel est fort, plus Helen se noie dans la solitude et la dépression, mais c’est aussi ce lien qui va l’aider à remonter la pente. Une relation entre l’homme et l’animal touchante. La renaissance d’une femme face au deuil émouvante.
Malheureusement, l’histoire d’Helen et Mabel est entachée par des digressions diverses. La première et la plus grande, la vie de T.H White et de son autour Gos. L’auteur de Merlin l’enchanteur a aussi écrit un roman sur son autour. Ce roman a d’une certaine façon bercé l’enfance d’Helen sur ce qu’elle ne ferait pas. Aujourd’hui au travers de sa relation avec Mabel, elle met en parallèle la vie de T.H White, ses difficultés à vivre et sa relation avec Gos. Ces moments ont été les plus longs de ma lecture, pas parce qu’ils sont mauvais, mais tout simplement que je ne les trouvais pas intéressant et je ne voyais pas ce qu’ils apportaient à ma lecture.
Les autres digressions portent principalement sur la fauconnerie, des explications techniques, des faits historiques, qui apportent des compléments d’information si on est intéressé et, je pense, connaisseur, dans le sujet.
Dans l’ensemble M pour Mabel n’était pas une lecture pour moi. Il m’a fallu deux ou trois mois pour en venir à bout, alternant avec d’autres lectures car j’y allais à reculons, je dois bien l’avouer. Si la plume est éclairée et dense, je m’attendais à une plus grande réflexion sur le deuil.