Ce tome m'a ébranlé. Ce qui, pour un Maxime Chattam, n'est pas surprenant me direz-vous.
Tout d'abord, il répond à la grande question que je me suis posée en lisant
In Tenebris et
Maléfices : mais qu'est-il donc advenu de mari de l’inspectrice Annabel O’Donnel ?
Ce roman permet de rencontrer Brady O'Donnel et d'assister à sa plongée dans les Ténèbres, thème cher à l'auteur.
C'est très dérangeant, parce que ça m'a donné un regard neuf sur cet homme que j'avais un peu idéalisé, et sur Jack Thayer , le collègue et ami d'Annabel.
Brady ne m'a pas plu. D'abord, il se plaint beaucoup : il est en pleine remise en question, pense arriver à un point de son couple où il n'y a plus grand chose à vivre, et réalise bien trop tard que , tout compte fait, il était heureux... Ensuite, c'est un menteur pathologique, il ment pour avoir la paix, puis ment parce qu'il doit couvrir ses premiers mensonges, ment encore et encore, dissimule et camoufle, et quand il dit enfin la vérité, c'est trop tard, on ne le croit plus...Dommage !
Bien loin de l'idée du compagnon d'Annabel que je m'étais faite à la lecture d'
In Tenebris. Remarquez, c'est mieux comme ça, je savais qu'il était voué à disparaître...
Comment une âme se corrompt ? En tentant de faire le bien, justement, mais tout seul , en égoïste, parce qu'à un certain moment ce n'est plus qu'un prétexte pour aller plus loin, derrière le miroir...
Si j'ai aimé retrouver le monde souterrain, le thème me semblait plus abouti dans
In Tenebris. Et je viens de lire
Le Grenier des Enfers de Pretson et Child, où c'est carrément génial de suivre les protagonistes dans les tunnels oubliés... Donc, je n'ai pas été emballée plus que ça par le décor de l'action.
Quant à l'intrigue elle même, elle est glauque, parfois vomitive, un peu ce que j'avais ressenti dans l'excellent
Prédateurs du même auteur. Sauf que là, ça touche à la pornographie ultime , siamoise de la barbarie, de la torture, et ...Pfiou, je n'ai pas de mots pour ça... Ensuite, il y a la vision du couple, de la fidélité, de l'attachement : Maxime Chattam brosse un tableau sordide de la vie amoureuse, chimères et petits arrangements entre abusés consentants, là aussi c'est très perturbant.
Petit coup de gueule qui n'a rien à voir :
- Spoiler:
Pourquoi faut-il que le cerveau du Mal soit un obèse milliardaire français homosexuel complètement cinglé ? Pourquoi français bon sang ? C'était si gros que je me suis doutée dès le début que le meilleur-ami-mourant était dans le coup !
Le souvenir que je garderai de ce roman ? Honnêtement, je ne sais pas trop quoi en penser. C'est sans doute le thriller de Maxime Chattam qui m'a le moins plu jusqu'ici, mais je l'ai tout de même bien aimé. Son atmosphère m'a seulement paru si étouffante que je suis ravie de l'avoir terminé. Donc, si je devais résumer en un mot ce que je ressens pour La promesse des Ténèbres : perplexité .