Voici mon édition :
Libertyville (Pennsylvanie), un patelin tranquille qui cesse de l'être -tranquille. le jour où Arnie, lycéen dans le bel âge ingrat, tombe amoureux de Christine. Pas une jolie brune, pas une rousse fatale, non: une vieille Plymouth Fury 58 qui n'est plus qu'une ruine rouillée à mort. Grâce à Arnie -bricoleur né -, elle reprend vie et bientôt elle roule! Mais à sa guise: elle cale sans motif, puis bondit comme un fauve, tout ça avec des grincements qui ressemblent à des cris. Bref, à part son conducteur, personne ne se sent bien dans cette méchante bagnole. Et surtout pas Leigh, la douce petite-amie d'Arnie. Arnie, d'ailleurs n'est plus le même. Il y a du drame dans l'air, pire que du drame. Que s'est-il donc passé sur la chaîne de Détroit où est née Christine ?
Ma lecture : Je vais commencer par râler sur la quatrième de couverture : elle en dit trop ! Bon, OK, maintenant, qui ne connait pas
Christine, n'en a pas entendu parler ou vu le film...Je suis d'accord, c'est vrai. Mais une quatrième de couverture qui ôte tout le suspens, ça m'énerve.
J'ai aimé la dédicace à George Romero ,réalisateur de La Nuit des Mort-vivants et de Creepshow et à sa femme "Chris" dont le véritable prénom est...Christine . De nombreux extraits de chansons émaillent le roman, et je n'en reviens pas qu'il existe autant de tubes américains ayant pour sujet les grosses voitures et les filles !
Arnie est l'ado "vilain petit canard" : trop maigre, trop boutonneux, plutôt bon élève mais n'excellant en rien, il pourrait être complètement transparent s'il ne faisait pas un si bon punchingball pour les gros bas de son lycée. Dennis est son meilleur ami, toujours prêt à lui donner un coup de main en cas de coup dur.
Le chemin d'Arnie croise une Plymouth Fury modèle 1958 en ruine, et c'est le coup de foudre. Je le comprends :
Il l'achète et la retape ,en devient complètement obsédé, monomaniaque, change au point que ses proches s'inquiètent. Christine semble hantée, ou possédée, et Arnie aussi ...
Après les pouvoirs humains (
Shining,Carrie, Charlie), les maladies (
Le Fléau, Cujo), les monstres ( Salem), Stephen King aborde le sujet de la possession d'objets. Dans
Shining, il s'agit d'un hôtel hanté, ici, c'est une voiture. Ce ne sera pas la dernière fois qu'un véhicule deviendra le personnage central d'un roman de Stephen King, et ce premier roman sur le thème est particulièrement réussi.
La forme du roman, témoignage du meilleur ami d'Arnie, nous fait entrer rapidement dans l'histoire. On est vite dans l'action, dans l'intrigue, parce que c'est un personnage qui est action .Il ne tergiverse pas indéfiniment, comme a le fait la mère dans
Cujo : Dennis doit tenter de de sauver la vie et l'âme de son ami, mais il doit aussi s'en sortir. C'est un roman "dynamique", , avec de cours chapitres qui relatent des actions plus que des réflexions.
Je l'ai vraiment, vraiment beaucoup aimé. Je redécouvre les romans de Stephen King avec un étonnement ravi : je les ai presque tous lu il y a longtemps, parfois 20 ans pour certains. Et je ne pensais pas avoir oublié autant de choses, et prendre autant de plaisir, sinon plus, à cette relecture.