L'évangile selon Satan m'a bien plu, j'ai aussitôt plongé dans ce que je pensais être une "suite" au sens strict du terme . Ce n'est pas le cas : certes, Marie est toujours le personnage principal de l'histoire, mais ce roman-ci est une unité, une nouvelle histoire, qui peut tout à fait être lue sans avoir ouvert le roman précédent.
On retrouve Marie chez le psy, des souvenirs commencent à revenir : il y a eu cet accident de voiture, des années auparavant, qui a coûté la vie à sa fille et à son compagnon et qui l'a rendu amnésique. Elle est dotée de capacités spéciales : elle "sent" les tueurs, revit les meurtres à la place des victimes, voit des morts. Ce qui en fait un élément précieux pour le FBI, car elle traque les plus dangereux des tueurs : les
cross killers.
Tout ceci fait déjà de Marie un personnage hors du commun, mais on apprend beaucoup de son passé dès le début de ce roman, au point parfois de penser que c'est peut-être "trop" de noirceur pour une seule personne ! Mais c'est effectivement son enfance hors du commun qui fait d'elle un personnage si sombre, si hors normes, parfait pour la mission qu'elle devra accomplir dans ce roman : une plongée totale dans les ténèbres -que ce soient celles de son passé autant que celles de l'humanité.
Très vite, j'ai remarqué que le ton était très différent que dans le tome précédent, plus ... "profond" ? "abouti" ? "mâture" ? C'est compliqué de trouver les mots pour définir ce que j'ai ressenti, en tout cas une chose est certaine : ce roman ci est d'après moi beaucoup mieux que le précédent, plus dense, plus original.
J'ai souvent pensé à Stephen King, c'était plus fort que moi : la façon d'offrir une bio aux personnages, les pouvoirs paranormaux qui m'ont renvoyé à
Charlie aussi, ou la catastrophe biologique qui fait penser à celle du
Fléau. Je n'ai ressenti aucun plagiat, que ce soit clair : plutôt des échos agréables à des romans que j'aime.
En conclusion, une suite qui m'a vraiment beaucoup plu, presque un coup de coeur. J'ai très envie de continuer ma découverte de l'auteur du coup.
"... l'immortalité marquerait une fin beaucoup plus insidieuse et irréversible : celle de l'évolution de l'espèce. Plus de mort, donc plus de transmission du patrimoine génétique ni de la connaissance. Et l'extinction progressive de ce stupide instinct de survie qui vous pousse à vous reproduire pour perpétuer l'espèce." (p.243)