La préface de S.T. Joshi, un des "spécialistes" de Lovecraft, lui rend réellement justice.
J'ai eu le plaisir, grâce à ce recueil, de découvrir d'autres facettes de Lovecraft.
Dans Night Ocean, écrit en collaboration avec R.H. Barlow, l'attention apportée à la lumière, la description du processus créatif ressenti par l'artiste sont au premier plan. Il s'agit ici d'impressions, de sensations plus que d’événements. La lourdeur même du style participe à la création du malaise : la dépression latente du narrateur, face à la mer qui est comme un animal menaçant mais endormi. L'apathie dans laquelle tombe le personnage est palpable.
Avec Ibid c'est un coté ironique de Lovecraft qui apparaît, capable de partir dans une reconstruction délirante. Avec Bataille à la fin du siècle, écrit avec Barlow, j'ai ressenti le jeu que cela a été pour les auteurs de rédiger une nouvelle pleine d'humour et de clins d’œil à leurs amis.
Avec Douce Ermengarde ou le cœur d'une paysanne, un récit ironique, parodie des historiettes romantiques naïves, Lovecraft m'a prouvé que j'étais très loin encore d'avoir fait le tour de son répertoire !
Quant aux Sortilèges d'Aphlar, très poétique, la nouvelle m'a fait penser aux Chroniques Martiennes de Ray Bradbury qui reste un de mes romans préférés.
Un recueil surprenant et très intéressant donc, quand on a commencé comme moi par l'étrange et monstrueuse mythologie de Lovecraft.