[David Gemmell]Saga Drenaï tome 2 Le Roi sur le Seuil

Année d'édition: 2009
Editions : Milady
Nombre de pages : 471 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture:
Les temps ont changé...
Un siècle s'est écoulé depuis l'incroyable résistance au sein de la forteresse de Dros Delnoch. Et Druss, le valeureux héros de cette aventure, est resté une Légende. Mais aujourd'hui, le tyrannique empereur Ceska a pris le contrôle du territoire Drenaï.Dans sa quête insatiable de pouvoir, il a trahi ses plus fidèles soldats, le corps d'armée du Dragon. Il leur a tendu un piège et a lancé contre eux des créatures monstrueuses, mi-hommes, mi-bêtes, à la force de destruction prodigieuse: les Unis.
Le massacre fut terrible et Tenaka Khan est le seul survivant. Il n'est pas près d'oublier la traitrise de son maitre. Dans ses veines coule le sang d'ancêtres mythiques: Regnak, le dernier Compte de Bronze, et Ulric, prince des Nadirs, deux ennemis ancestraux. Avec un tel héritage, la glace et le feu fusionnent pour forger un chef à la volonté trempée dans l'acier.Dans l'étroit regard violet du Khan brillent les flammes de la la haine. Sa mâchoire et ses poings sont serrés.Et aujourd'hui, son cœur crie vengeance!

Bien que David Gemmell tout comme legende, ne devoile pas encore grand chose de son univers et que l'on ressent que l'on reste dans un cadre de presentation de ce dernier, nous pouvons tout de meme decouvrir le penchant maléfique des prêtres guerriers se vouant a combattre pour la cause qui leur semble la plus juste et nous y decouvrons un peu les coutumes et a quoi ressemble le territoire nadir et sa population sans cesse en guerre. Les coutumes y restent simplement decrites mais le systeme societal manque de detail, sans rester passionnant et suscitant toujours la curiosité du lecteur. Concernant le penchant malefique des pretres guerriers, David Gemmell decrit simplement mais avec efficacite le fonctionnement de leur magie qui d'ailleurs est similaire a celle des pretres guerriers . La difference se situant au niveau du camp. Cette magie de ces deux categories de pretres est d'ailleurs assez mise en avant ce qui change de legende et druss la legende ou la magie etait assez en retrait et peu presente. On y aura le droit meme a des scenes entieres! Autrement l'univers decrit reste dans le style de l'auteur a savoir abstrait et servant de cadre de fond aux peripeties de nos heros.

L'intrigue reste un brin decevante. En effet, j'ai l'impression que David Gemmell nous ressert un ersatz de Légende ou tu changes juste quelque personnages et la trame de l'intrigue. Car en effet dans le deroulement de l'histoire, je me suis surpris a plusieurs reprises a faire un parallele avec certaines situations de son roman precedant(1) et du coup je constate que dans ce roman, David Gemmell a manqué par moment d'originalité. Manque d'inspiration? Solution de facilite? Dans les deux cas l'originalite manque, mais compte tenu d'une info indiquant que david gemmell aurait ete un ecrivain a plein temps en 1986, je pencherai tout de meme sur le manque d'inspiration car si il y a bien une chose que gemmell a prouve c'est qu'il pouvait faire beaucoup avec une intrigue simple a rebondissements et la dessus l'auteur prouve une nouvelle fois sa maîtrise de la naration du suspense . Les rebondissements nous apparaissent comme des coups de fouet, aussi violents qu'inattendus et ce malgré qu'il applique toujours la meme recette. Il gere avec metier! L'intrigue offre son lot de peripeties , d'action, de batailles mais aussi de l'exploration puisque l'on va decouvrir le territoire naidir, toujours autant de mystères et d'aventures sur un rythme flamboyant. Les batailles cependant je trouve que l'on se repere mal au niveau du cadre realiste, mais elles restent toujours violentes et si l'on se represente mal me cadre, on se represente toujours a merveille ces heros qui s'effondrent et tuent sous les feraillages. Le huis-clos present dans l'oeuvre au sein d'une ville a un grand avantage car il montre par excellence la situation mediocre du royaume de drenai depuis la prise du pouvoir par Ceska, mais le probleme c'est que au bout de 100, 150 pages cela devient redondant. Les flash-back sont toujours de la partie et sont extremement poignants et bien plus elaborés que dans legende. A noter aussi une gestion plutot interessante du nouveau cadre temporel que j'ai trouvée réussite et meme réaliste.

Concernant le style, on reste aux débuts de David Gemmell, peu d'ironie voir inexistante, le lecteur est peu pris a parti, mais l'on garde toujours les bonnes composantes de legende: la concilliance , la secheresse de l'ecriture toujours brute de decoffrage et violente qui nous fait trembler comme il se doit que ce soit dans les batailles, les dialogues. Toujours cette pointe d'euphemisme contrastant avec la violence des evenements, ce narrateur toujours desesperé et assez desabusé qui est a l'origine d'emotions fortes. Les dialogues sont forts brutaux et vont toujours droit au but sans partir dans des reflexions et des detours, nous fetons l'arrivé de l'humour avec une scene qui m'a bien fait rire (2). Le reste est detaillé dans l'intrigue: les descriptions manquent de details et le style est identique a legende mais la plume laisse place a plus de flash back et de descriptions de scenes de magie notamment avec les deux categories de prêtres. On a rien de neuf, la recette fonctionne toujours a merveille, l'auteur sait en revanche au niveau des persos decrire ce qui a matiere a produire un effet sur le lecteur et laisser ce dernier imaginer. Mais les lieux manquent de descriptions et comme dit c'est surtout au niveau des batailles que ca pêche un peu contrairement a légende ou l'on pouvait s'imaginer les murs, remparts et leurs acces.
Concernant les personnages nous avons toujours a notre disposition nos succulents personnages blessés par leur passé ou de par ce qu'ils sont, qui se lancent eux-même dans une quête insesnsée et spectaculaire. Le racisme que subit Tenaka Khan est plutôt bien montré en drenaï a travers les flash back et ses péripéties, en revanche a travers les nadirs je trouve qu'il est assez passé a la trappe: c'est trop <> et même si il lui arrivera 2,3 péripéties, je trouve qu'il devrait lui arriver pire que ce qui lui arrive surtout si l'on connaît les nadirs!(3) sa femme elle manque d'originalité et rappelle beaucoup trop celle de Regnak dans légende(4), si on excepte deux trois changements(5), et l'amourette est comme dans legende, peu crédible, elle est trop rapide, mais certaines situations en revanche arrivent a ne pas nous laisser desintéressés. Le reste des personnages colle plutôt bien à un univers en proie à la tyrannie et au désir de renverser un dictateur: entre un guerrier au visage mutilé et au coeur agité entre tendresse et démons intérieurs, un voleur au grand coeur qui devra se servir de sa compétence, une femme patriotique au possible exaltant même le souvenir de druss la légende, sans compter les personnages secondaires, tous sont marquants. Encore une fois uniques. Sans se compléter, chacun apporte une pierre a l'édifice, a l'exception je trouve de Ceska que l'on ne voit presque pas. Son apparition ne m'a pas laissé grand effet ce qui est bien dommage. Si dans tartuffe, l'apparition tardive du personnage éponyme etait un pretexte pour dénoncer les apparences et le poids de l'image, ici le procédé est loupé. Ceska est Ceska a savoir un dictateur pourri jusqu'a la moelle de l'os (dans tous les sens du terme d'ailleurs) et la surprise passe a la trappe. Ce qui est dommage car étant l'un des domaines forts de l'auteur, il aurait pu par la même occasion développer ce personnage au moins sur le pourquoi de la prise de pouvoir de drenaï.
Le roi sur le seuil reste donc inférieur à légende. Mais inférieur n'est pas synonyme de mauvaise qualité pas chez david gemmell qui nous apporte toujours son savoir faire romanesque, mais l'oeuvre est plus releguée en tant que simple divertissement de très haute qualité ce qui ne donne pas l'intensité de légende que les lecteurs britanniques ont connus en 1984 et en France en 2000.
Un univers qui ne perd rien de son charme qui présente quelques nouveautés mais qui n'apporte pas de grande découverte.
15/20
Une intrigue parfois rappellant légende mais aux rebondissements et aux peripeties bien trousséés.
16/20

Un style toujours efficace apportant humour mais manquant de descriptions.
16/20
Des personnages toujours efficaces mais la femme de tenaka rappelle celle de regnak et le racisme est sous exploité en territoire nadir
17/20

Note finale: 16/20

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