Année d'édition : 2006
Edition : Stock
Nombre de pages : 405
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Joshua Seigl, la quarantaine, écrivain estimé, riche et séduisant, se voit contraint, à cause d’une mystérieuse maladie, d’engager une assistante. Lorsqu’il rencontre par hasard Alma Busch, une jeune femme pauvre et illettrée, recouverte d’intrigants tatouages, Seigl ne peut résister à l’envie de jouer les Pygmalion. Convaincu de lui offrir la chance de sa vie, il lui propose le poste. Malheureusement pour lui, Alma Busch n’est pas la créature vulnérable qu’il croit…
La Fille tatouée est un huis clos érotique qui réunit deux visages de l’Amérique: l’élite cultivée, européenne, urbaine, et les exclus du système, analphabètes, sans ressources ni perspectives. Variation magistrale sur le thème du maître et du serviteur, ce roman est sans doute le plus controversé de Joyce Carol Oates.
Ma lecture : Zombi (ICI), de Carol Oates, m'a beaucoup marqué. J'ai souhaité plonger rapidement dans un autre de ses romans. La quatrième de couverture qualifiant celui-ci comme étant
" sans doute le plus controversé de Joyce Carol Oates " , j'ai plongé dans
La Fille Tatouée.
Joshua Seigl a 38 ans. Auteur et traducteur, sa santé lui joue des tours, il décide d'engager un assistant. Mais il ne supporte aucun des candidats très qualifiés qui se présentent, sabote délibérément les entretiens. Sans doute parce qu'il n'accepte pas d'avoir besoin de quelqu'un.
Son choix sera celui du hasard : Alma, 27 ans , "l'air d'une épave qui aurait flotté de la ville en contrebas jusqu'à ce quartier de petites boutiques, de boulangeries et de restaurants de luxe". Alma , à peine un être humain, bousillée par une vie rude,toute sorte de violences subies, les excès de toute sorte. Alma qui est couverte de tatouages qui la défigurent. Elle est une chose, à peine un animal, a un besoin désespéré d'être aimée qui attire les pervers, les manipulateurs.
Joshua Siegl la croise et décide que ce sera elle, son assistante. Elle semble avoir plus besoin de lui , que lui d'elle : c'est sans doute ce qui rassure cet homme qui ne voit en elle qu'une âme à aider, à accompagner, à instruire peut-être.
C'est pour cela qu'Alma va haïr cet homme, de toute ces forces. Elle croit le détester parce qu'il est Juif (ce qu'il n'est pas), mais le lecteur comprend qu'elle le hait si fort parce que c'est le seul homme qui n'essaie pas d'abuser d'elle, ni de l'exploiter, il est correct et même respectueux avec Alma : c'est un comportement qu'elle ne peut pas comprendre, qu'elle imagine calculé pour l'humilier.
La Fille Tatouée est un roman d'une grande violence. Les personnages vivent dans un brouillard, chacun le sien, tourné vers ses émotions , ses obsessions. L'espoir n'y est qu'un mirage cruel, on flotte dans le sordide.
Cette lecture est presque un coup de coeur, elle me donne envie de continuer ma découverte de cette auteure.
"Si tu m'aimais, je t'aimerais. Je t'adorerais. Je mourrais pour toi." (p.306)