Chupacabra, mélange de Chuppa Chups et d’Abbracadabra ? Cela aurait pu mais non… Peut-être un clin d’oeil à cette horrible créature mythique qui s’attaque au bétail afin de sucer leur sang ? On s’en rapproche un peu plus. Chupacabra, éthymologiquement « suceur de chèvre », est en fait un petit vampire allergique au sang humain et obligé de se balader depuis sa naissance avec une chèvre partout où il va.
Première chose à dire, la couverture est juste magnifique, elle tape à l’œil c’est certain, j’avoue de manière complètement superficielle avoir craqué pour celle – ci, en la voyant, c’était évident que j’allais faire cet achat ! Ce côté noir et blanc, cette brume gothique qui s’étale dans une forêt inquiétante et ces petits personnages si mignons ! La typologie du titre me fait aussi penser à ces films d’horreur de série B des années 70 ou 80, non ? Bon je m’égare un peu là, reprenons.
Dans ce premier tome, on suit la rentrée de Chupacabra à l’école des vampires, après dix ans d’étude classique, il va pouvoir enfin être initié à la magie et aux potions, les pouvoirs tant désirés pour devenir enfin un vampire à part entière. La vie du jeune vampire est donc rythmée traditionnellement entre l’école, les copains, ses parents et Rustine !
Mais qui est Rustine ? Une chèvre absolument géniale, loufoque malgré elle et d’une nonchalance absolument incroyable. Notre petit vampire est certes allergique au sang humain, mais il ne peut cependant pas s’empêcher d’y goûter dès que l’occasion se présente, ce qui donne lieu à des scènes assez drôles et mordantes. Le souci, c’est qu’il en devient malade et même s’évanouit, mais Rustine à coup de sabot sur la caboche de Chupa le sauve en lui donnant son sang. Vous imaginez les railleries des uns et la tolérance des autres, car comme tout roman jeunesse qu’il se doit, il a son lot de vilains, d’aventure, de jolie fille qui vous intimide et d’épreuves pour vous faire grandir encore plus vite.
Alors que va t-il se passer pour Chupa et Rustine ? Et bien, les parents de Chupacabra vont tomber malades, et dans l’urgence Chupa, ses amis, Rustine et Globule, une chauve -souris au strabisme prononcé et à la langue pendante, elle ne paraît pas bien maligne comme ça mais détrompez – vous, elle semble bien cacher son jeu cette petite, donc je disais que dans l’urgence, ils vont devoir trouver une solution rapidement pour les sauver et quoi de mieux que l’école pour y arriver…
Chupa est un petit vampire attendrissant, un peu colérique, souvent énervé après sa pauvre chèvre qui passe ses journées à ruminer pour tenter de vaincre une anémie chronique, mais au fond sans sa chèvre il ne serait pas grand chose. Du côté des personnages secondaires, on a Hector, le bon copain, Anita, la jolie petite brune intelligente et bonne en classe, et surtout il y a Grummel, ce petit vampire est juste drôle et tellement adorable dans son innocence et ses croyances, à chaque intervention, il vous tire forcément un sourire voire même un rire.
Niveau écriture, Sébastien Tissandier est parfaitement à l’aise dans ce roman jeunesse qui devrait plaire aux plus jeunes, mais aussi aux moins jeunes, après tout l’enfant qui s’épuise en moi s’est un peu réveillé grâce à cette lecture. Qu’est ce qu’on rigole et franchement j’ai adoré le coup de « l’Ail-phone »… Par ailleurs, cette œuvre est très joliment illustrée par Vael Cat, qui a un talent assez incroyable pour transmettre autant d’expressions et de vie dans ses « ombres » qu’elle dessine. C’est très sombre, on a une ambiance gothico – vampirique, brumeuse mais avec une touche d’humour dans les coups de crayon, une dualité assez intéressante et qui s’harmonise très bien avec le récit.
En bref, un roman jeunesse aux personnages mignons tout plein, qui raconte une aventure rigolote, en plus de cela, l’objet livre est superbe, et ah euh oui mais pourquoi c’est déjà fini ?! Le titre du second tome est à découvrir en dernière page et a priori l’auteur et l’illustratrice s’en sont donné à cœur (enfantin) joie !