A San Francisco, en 1851, la ruée vers l'or bat son plein. Martial Belleroche, jeune marin français autodidacte, sait où trouver les précieuses pépites jusque dans les poches des gredins qui l'entourent. Un jour qu'il est allé un peu trop loin, il est sauvé d'un règlement de compte par un compatriote. Dans un saloon, autour d''un verre, celui-ci lui indique comment honorer sa dette: retrouver sa nièce et lui reprendre un manuscrit précieux. Elle est danseuse aux Trois Anges Blanc, un cabaret de Paris, sous le nom de Fifi-les-Guibolles. Un an plus tard, une certaine Fifi-Bout-d'ficelle danse et enchante les clients des Trois Anges Blancs avec sa polka. Mais aucun n'ose l'approcher de trop près: la belle porte malheur et tout ceux qui ont tenté de la trousser malgré elle ou de la prostituer sont morts. Et depuis quelques temps, au pied de l'estrade, un jeune marin passe la soirée à la fixer, sans danser, sans bouger, sans la quitter des yeux.
J'ai littéralement dévoré ce roman. J'ai d'abord été séduite par l'objet: la couverture est ravissante, chaque numéro de page est orné d'une petite fioriture en forme de rose, comme d'ailleurs les titres de chapitres. J'ai immédiatement été conquise par les mystères que l'auteur fait autour des personnages. On comprend très vite que le marin au pied de l'estrade du cabaret est bien Martial, que Fifi-Bout-d'Ficelle n'est autre que la Rose-Aimée du titre, sans comprendre pour autant pourquoi l'un l'observe des semaines sans rien dire et pourquoi l'autre vit seule dans un couvent désert et hanté par des religieuses guillotinées lors de la Révolution. La peinture du monde des cabarets, des bouis-bouis et des prostituées du XIXème siècle m'a semblé à la fois fascinante du point de vue romanesque, théâtre de toute sorte d'histoire, mais aussi exceptionnellement bien documenté: on y est! Histoire d'amour, aventure au bout du monde, château hanté, cabarets et petit peuple, souvenirs révolutionnaires et poursuite de la richesse, ce roman avait l'air d'un cocktail écrit juste pour moi. Je l'ai fini en deux jours!