Un tueur en série sévit, quoi de plus banal pourrait-on penser, mais non, rien de banal dans ce roman là.
A chacun des romans de Chattam que je lis, je suis persuadée qu'il atteint les sommets de la perversité. Et il les repousse allègrement dans le roman suivant... Les tortures décrites dans celui-ci ont des raffinements que j'aurai été bien en peine d'imaginer... Mais où cet auteur trouve-t-il ces idées cauchemardesques ? Et si un jour il décidait d'expérimenter lui même les tortures qu'il détaille avec tant de passion
?
Maxime Chattam est un auteur que j'écoute d'habitude, étant grande consommatrice de romans audios.
Prédateurs est un des rares romans de cet auteur que j'ai découvert sur papier. Et bien, à lire, je confirme que l'horreur des scènes n'en est que plus intense. Donc, cela devrait ravir les amateurs de torture...imaginative.
Prédateurs est un très bon polar. Les personnages sont
tous intéressants, et présentés de telle façon qu'on ne peut prévoir la fin, ou le(s) coupable(s). L'auteur fait en sorte que tous soient soupçonnables, et soupçonnés. Tous ont des secrets, tous se vivent comme des des aberrations , se pensent vicieux ou névrosés : tous sont donc profondément humains
... C'est ce qui rend affreux les crimes commis puisqu'ils le sont par un prédateur humain.
Le titre est au pluriel, et ce n'est pas anodin, parce qu'au delà du tueur sadique, il y a l'humanité dont Maxime Chattam aime parler analyser dans ses romans : l'homme qui écrase, consomme, détruit.
Quoi de plus approprié que ce décor de guerre pour ce roman ? Aux horreurs des crimes s'ajoutent celles de cette guerre, on vit un débarquement, le corps à corps avec l'ennemi, la fatigue et l'angoisse des combattants après un assaut, la peur omniprésente.
Sans oublier les "intérêts supérieurs" de la machinerie militaire, qui viennent parasiter l'enquête : il ne faut pas décourager la chair à canon en lui disant qu'un tueur est dans leur rang. Désinformer quitte à mettre en danger.
Assurément, un coup de cœur. L'écriture nous entraîne,les personnages ne sont pas caricaturaux, le décor est crédible, l'intrigue intéressante, et la fin surprenante.