Malgré un titre et une couverture peu engageants (pour mes goûts personnels), ce roman est celui que j’ai le plus apprécié et accroché de ceux que j’ai lus au cours de mon 1er mois d’abonnement aux éditions Láska.
Cela tient à une bonne raison : la force de l’intrigue, à savoir des personnages issus de cultures opposées en bien des points, victimes d’un même piège et contraints à l’entraide pour survivre. De ce fait, l’auteur a soigné les peuples qui se confrontent et dessiné une galerie de personnages secondaires solides, présents (à part peut-être le frère de Svein et une femme, que je voyais comme adversaires potentiels, et qui finalement disparaissent très vite).
La romance s’immisce de façon naturelle sans noyer le tout. Moïra et Svein vont tout de suite se poser les bonnes questions, comme les adultes qu’ils sont. L’une de ces interrogations étant de définir comment s’offrir un avenir commun quand on est aussi différents, à la base, sans se renier ou renier ses valeurs. Mais pour commencer, ils ont un souci plus terre à terre et immédiat : rester en vie !
Évidemment, on peut s’interroger sur la raison qui pousse le peuple de Svein a rester sur une planète aussi inhospitalière que la sienne, mais j’ai apprécié que l’auteur ne s’attarde pas là-dessus. Il pose son postulat de départ, on l’accepte ou pas. J’ai adhéré car il m’a piégée par la façon dont il confronte les cultures et les mentalités. Le peuple de Svein défend son autonomie, il est exigeant car la moindre erreur peut être fatale à un clan entier. La fédération à laquelle appartient Moïra ne manque pas de ressources, mais elle est minée par les intrigues. Lorsqu’ils se retrouvent tous les deux avec bien plus de responsabilités qu’ils n’en demandaient, ils vont donc se serrer les coudes pour décortiquer le sac de nœuds qui les menace. Leur relation naissante va d’ailleurs faire l’objet d’une tentative de rattrapage médiatique. Avec toujours, en toile de fond pour l’un des deux peuples, la nécessité vitale de trouver des ressources en eau.